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Actualité

Entrevues

Journaliste au journal de Lévis, Aude Malaret est également la voix du magazine bi-mensuel «Terre d’accueil» sur la radio généraliste et progressiste. Unique magazine du genre à Québec et dans la grande région de la Capitale-Nationale, «Terre d’accueil» aborde les sujets liés à l’immigration et à la diversité. À la fois magazine d’information et de service, il donne la parole à celles et ceux qui ne l’ont pas ailleurs. Rencontre avec une journaliste impliquée.


CKIA : Pourquoi êtes-vous devenue journaliste ?


J'aime les histoires. En écouter, en lire, en partager, en découvrir et en faire découvrir ! 


En tant que journaliste, je me vois comme un passeur, un intermédiaire, un relais qui permet à différents milieux et différentes personnes de se rencontrer, de se connaître et d'apprendre sur des réalités qui ne sont pas les leurs. En bref, informer ! Ce qui me fait vibrer : tenir les gens en éveil, les surprendre, les questionner.


Je suis devenue journaliste pour poser toutes les questions possibles et imaginables à des personnes que je n'aurais jamais rencontrées autrement, pousser les portes, voir derrière les rideaux, rentrer dans les coulisses afin de donner à voir ce qui n'est pas accessible et ouvrir l'horizon. L'information maintient en vie notre esprit critique, alimente notre réflexion, mais aussi nous fait rêver, nous bouleverse et nous inspire. 


CKIA : Quel regard portez-vous sur le regain d'intérêt pour les nouvelles ultra-locales et locales  ?


C'est une excellente nouvelle ! L'information locale est au cœur de la vie de la cité. Elle est concrète, ancrée dans le quotidien des gens, accrochée à la réalité et la proximité. 


C'est en s'informant près de chez soi qu'on apprend à connaître nos voisins, nos organismes, nos petits entrepreneurs, qu'on a le goût de participer à la vie de notre quartier, de s'impliquer, de soutenir les initiatives solidaires, d'encourager des projets positifs pour notre communauté, mais aussi, quand c'est nécessaire, d'interpeller nos dirigeants, de s'indigner, de protéger son territoire et sa qualité de vie et, je l'espère, de promouvoir un développement harmonieux, responsable et inclusif. 


CKIA : Vous animez Terre d'accueil, sur l'immigration et la diversité, quel mandat vous êtes vous donné en prenant la barre de ce magazine ?


Faire vivre cette émission que j'aime tant ! Donner la parole à celles et ceux qui sont les visages et les voix du Québec quelque soit leur origine ou leur culture et qui participent à sa construction. Sans oublier toutes celles et tous ceux qui les accompagnent, les soutiennent et les aiguillent dans leur processus d'adaptation, dans leurs apprentissages et les aident à réaliser leur rêve sur cette terre que leur cœur a choisi, souvent loin de leur famille et de leurs racines. 


Terre d'accueil rassemble des témoignages, des conseils pratiques, des découvertes culturelles et bien plus dans un esprit de vivre ensemble. 


J'ai envie de faire découvrir les réalités que vivent les nouveaux arrivants, les immigrants et leurs enfants, leurs défis, leurs espoirs et parfois leurs difficultés. C'est aussi une façon pour les immigrants de se rendre compte qu'ils ne sont pas seuls et que leur expérience est partagée par d'autres personnes venues de partout pour vivre ici. 


Je souhaite que Terre d'accueil aide celles et ceux qui ne sont pas né.e.s au Québec à trouver des repères, à comprendre leur société d'accueil et à en devenir des acteurs en exprimant leur plein potentiel. 


J'aime quand des accents de partout résonnent à Terre d'accueil, quand les cultures se rencontrent et quand la diversité qui compose le Québec s'exprime.


CKIA : Dans le paysage radiophonique de Québec, Terre d'accueil est le seul magazine du genre, quelles relations entretenez-vous avec les associations et les organismes voués à l'immigration ?


Les associations et les organismes voués à l'immigration sont des piliers essentiels dans le parcours des nouveaux arrivants. Ils sont des interlocuteurs et des acteurs à la fois indispensables pour les immigrants et incontournables pour Terre d'accueil. 


Notre magazine a à cœur de les faire découvrir, de faire connaître leurs services et leurs événements, car ils sont parfois les seules ressources pour celles et ceux qui n'ont pas encore de réseau dans leur ville d'accueil. Les associations et les organismes brisent l'isolement et permettent à celles et ceux qui participent à leurs activités de trouver une place dans leur communauté. 


CKIA : Quels impacts la pandémie a eu sur le milieu travaillant auprès des immigrant.e.s ?


Celles et ceux qui travaillent avec les immigrants ont eu beaucoup à faire ! Et font toujours face à une importante charge de travail qui s'est accrue avec la pandémie. 


La pandémie a fragilisé les immigrants et accru leur vulnérabilité. Certaines et certains, dont le statut de travailleur est toujours temporaire, ont perdu leur emploi ou vu leur nombre d'heures diminué. Cette situation peut même mettre en danger le processus d'immigration. 


Nombre d'immigrants se sont aussi retrouvés coupés de leur famille, sans pouvoir recevoir de visites de l'étranger ou sans pouvoir sortir du Canada. Ce sont des naissances, des anniversaires et parfois des deuils qui ont été vécus à distance. 


Ce sont beaucoup de nouveaux défis pour les associations et les organismes qui ont déjà de nombreux dossiers à traiter. Eux aussi ont dû s'adapter aux nouvelles normes et se réorganiser pour poursuivre leur mission dans un contexte difficile et incertain. 


CKIA : Que ne dit-on pas suffisamment sur l'immigration ?


On parle beaucoup de l'immigration en utilisant des chiffres et des statistiques. On parle de procédures, de délais administratifs, de critères de sélection, de besoin de main-d'œuvre, de poste à combler... 


L'immigration, c'est un saut dans le vide, une prise de risque. C'est accepter de peut-être repartir de zéro, tout réapprendre, jusqu'à certains gestes du quotidien, s'imprégner d'une autre culture, d'une autre langue et maîtriser de nouveaux codes sociaux.


Mais, surtout, c'est avant tout des hommes, des femmes et des familles qui ont traversé terre et mer pour s'installer ici, des parcours extraordinaires, des individus déterminés, des personnes avec des expériences différentes, une richesse et une diversité. C'est aussi une part importante de nos racines et de notre histoire. 


Écoutez le magazine Terre d’accueil un mercredi sur deux à 19h00 sur CKIA 88.3 FM - CKIAFM.ORG - L’APPLI CKIA et toutes ses plateformes numériques.


 
 

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