Pop velours
Par Meggie Lennon et Alexandre Désilets
2 au 6 septembre 2021
Le FME était de retour cette année avec une réjouissance programmation misant sur la diversité. Sur les quelques 70 artistes, plus du tiers étaient des femmes ou personnes non-binaires incluant Ouri, Ariane Moffatt, N Nao, Backxwash, Lido Pimienta, Ariane Roy, Gayance, Mayfly, Marie Davidson et Maude Audet. Cette inclusion n’est pas passé sous le radar considérant que plusieurs autres festivals étaient tristement “white male-oriented” pour ne pas nommer le Festibière de Gatineau ou encore Envol et Macadam.
Bref, beaucoup plus détendue que l’édition 2020 s’étant déroulé en plein coeur de la pandémie, l’atmosphère de l’édition 2021 s’est révélée libératrice et positivement agréable. La ville, encore une fois mobilisée par l’événement, fût envahie et l’équipe du festival ainsi que les bénévoles étaient prêts à nous recevoir. J’étais plus que ravie d’y retournée pour une 6e année d’affilée avec mon collaborateur Alexandre Désilets.
Voici le top 3 de mes coups de coeur:
Le rappeur, producteur et poète d’Edmonton, Roland Pemberton de son vrai nom nous a livré une performance géniale frôlant le tour de force linguistique. Son attitude était positive, son flow surréel et il était radieux, seul sur scène, avec ses beats pour nous présenter quelque-uns de ses succès tirés d’Afterparty babies et Hope in Dirt City ainsi que plusieurs pièces de son nouvel album Parallel World. Toujours dans la critique sociale, Cadence Weapon parle entre autre des technologies qui nous entourent et recueillent nos données ainsi que les biais raciaux dans la fabrication des dispositifs de reconnaissance facile (On me). Un moment fort fut Senna, pièce produite par Jacques Greene, festive et dansante où la voix de Pemberton s’entremêlait parfaitement aux synthétiseurs. Il sera en spectacle à POP Montréal le 24 septembre prochain.
Le trio shoegaze post-rock psychédélique a joué deux fois plutôt qu’une et a certainement su gagner le coeurs des auditeurs en partageant avec nous les pièces de leur dernier opus Don’t Think You Can Escape Your Purpose. En parfait contrôle, le trio s’en est donné à coeur joie de pousser leur musique à la fois pesante et planante. Marché des Vivants m'a d'ailleurs fait dansé...sur ma chaise! Composé de Justin Cober (guitar, claviers, voix), le très groovy Charles Masson (basse) et John Talbot (drums, percussions) Yoo Doo Right est un définitivement un groupe à surveiller. Ils seront au Garrison du côté de Toronto avec Hot Garbage et Sook Sin Lee le 6 novembre prochain.
Le duo composé du prolifique bassiste Mishka Stein (Patrick Watson, Black Legary) et l’incroyable producteur Samuel Woywitka a profité de la pandémie pour composer. Leur collaboration (à distance) a donné naissance à Fhang. Ils ont lancé leur album éponyme à la fin d’août sur l’étiquette Hidden Ship, récemment créée par Woywitka. Plusieurs se demandaient comment ils allaient pouvoir recréer l’album sur scène, à eux deux. L’exercice fût accomplie avec brio avec Stein, paré d’une guitare à double manche, l’un pour la guitare et l’autre pour la basse, en plus de chanter et jouer du synthétiseurs et Woywitka, à la voix (qui était non sans rappeler celle dand Sleaford Mods), à la batterie et aux synthétiseurs. Une géniale performance pour un dup bien prometteur.
Mention honorable à Hippie Hourrah, le très festif Pool Party de Bonsound avec Paul Jacobs, Ouri et son claviériste hors de ce monde et Valence dont le nouveau matériel semble très prometteur.
Je vous invite à allez découvrir ces artistes sur leur page Bandcamp.
Merci au FME pour l’invitation et à l’an prochain.