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Actualité

Musique
Pop velours

Par Meggie Lennon et Alexandre Désilets


Nous sommes arrivés une vingtaine de chums à la Gare de Berri pour prendre le bus vers Rouyn. Une belle bande provenant de différents médias se donnant rendez-vous au FME année après année. Pourquoi faire 8 heures de route pour voir des groupes que l’on a, pour certains, déjà vu au courant de l’été? C’était la 3e fois que je voyais Laurence-Anne, qui d’ailleurs keeps getting better and better every goddamn time. La réponse est simple. Le FME demeure un festival d’exception où les gens de l’industrie peuvent se réunir, partager et surtout s’éclater. Et encore une fois, ce fut un succès sur toute la ligne. Des découvertes musicales aux rencontres fantastiques, en passant par nos retrouvailles avec Doris et le karaoke du Bar Les Chums, l’édition 2019 du FME a été un véritable raz-de-marée de plaisir.


Tout a commencé par un accueil hors-pair au Centre Musicale en Sol Mineur. Un gin tonic à la main, nous avons récupéré nos accréditations pour ensuite se diriger au discours d’ouverture. Nous y avons d’ailleurs eu droit à un PKP en forme royale qui nous rappelait que la dernière fois qu’il était là, c’était pour crier à Groenland de chanter en français (silence radio). C’est aussi là que j’ai pu faire plus ample connaissance avec toute la délégation Wallonie-Bruxelles Musique. Nous avons passé pas mal de temps tous ensemble, partageant vraisemblablement les mêmes goûts musicaux mais surtout les même goûts pour la fête!


Après maintes conversations les plus plaisantes les unes les autres, nous nous sommes dirigés vers l’Agora des Arts pour Le Roi Angus qui jouait en même temps que Kid Koala. Comme la pluie s’est mêlée de la partie et que j’avais vu le Koala à La Noce un mois auparavant, la décision n’a pas été difficile. Les Suisses que nous verrons un peu partout prochainement (en tournée avec les excellents Valence) nous ont offert une solide performance. Leur pop psychédélique s’inscrit dans la tendance et la réception fût très positive. Par la suite, nous avons eu le droit à une belle performance des Soeurs Boulay qui étaient très attendues des festivaliers. Une bonne partie de la nef de l’église chantait d’ailleurs en choeur toutes les paroles. Mon collègue Alexandre a plutôt préféré aller voir Jeanne Added qui a tout donné pour la foule courageuse demeurée sous la pluie. Après avoir sorti son premier album très remarqué à 34 ans, elle a livré une performance éclatée, alliant post-punk, new-wave et pop. 


Les oreilles pleines de musique, le corps rempli des multiples heures de route et d’onces de fort, nous avons fait un premier saut aux Chums, très fatigués, pour ensuite y apprendre que la copine de notre bon ami Romain Thibault, un habitué du FME et de CKIA, venait d’accoucher. Il nous a d’ailleurs fait la promesse que l’an prochain, il serait de retour, avec le petit Joseph. À noter que le festival est extrêmement kid-friendly avec leur matinée musicale, (avec en autre, Kid Kouna, Bon Enfant et le P’tit Béliveau et les Grosses Coques), leurs installations sécuritaires, les points d’eau et le grand nombre de toilettes. Bref, la joie ayant rempli notre coeur, nous avons pris la (sage?) décision de commander une autre ronde de shots et danser en ligne avec les gentes dames locales de Rouyn en oubliant notre criante fatigue. Une heure plus tard, Doris est venue nous porter dans les bras de Morphée.


Nous nous sommes réveillés hungover et nous nous sommes dirigés au Tourne-Broche pour un déjeuner vivement déprimant. Du coup, quelques heures plus tard, l’amas de gras ingéré était remplacé par un doux sentiment de sérénité avec la merveilleuse performance de Sessa. Celui que j'ai d'abord connu comme le bassiste de Yonatan Gat se consacre maintenant à son projet solo et c’est très, très beau et bon. Grandeza, sorti en juin dernier sur Boiled records est rempli de percussions, de guitares acoustiques et de douces chansons. Une parfaite entrée en matière pour une 2e journée au FME. Marilyne Lacombe de Distorsion/Mothland a d’ailleurs émis la parfaite comparaison entre notre bien-être et la performance. “Avec Sessa et ses trois choristes, c’est comme si on était sur l’Île du Plaisir dans Astérix et les 12 travaux”. Un  moment duveteux où l’on pouvait entendre les respirations des chanteurs et retrouver ainsi l’ambiance intime de l’album comme si nous nous retrouvions dans l'unes des pièces où les chansons ont été enregistrées.


Après avoir mangé, nous nous sommes rendus à l’Agora pour attraper La Julia Smith, un trio alternatif assez sympa du Chili. Malgré une foule enthousiaste, on y était clairement pour le 2e groupe, à nommer Half Moon Run. Ceux que nous n’avions pas vu à Rouyn (ou ailleurs) depuis quelques années à livrer les hits (Call Me in the Afternoon, Drug You et She Wants to Know) en les entremêlant de leurs nouvelles pièces (Favourite Boy, Jello et Razorblade). À noter que l’album Then Again sortira le 5 septembre prochain.


Un moment historique nous attendait au Diable Rond avec The 5.6.7.8s, avec le trio mythique derrière la chanson Woo Hoo de la trame sonore Kill Bill. Après une géniale introduction par Bloodshot Bill, le groupe garage-rock japonais s’est attaqué à sa discographie faisant autant de reprises que de matériel original (Bond Girl, Walk like Jayne Mansfield et I’m Blue).


S’en est suivi une troisième leçon de rock au Cabaret de la Dernière Chance avec Victime. Les gens dansaient et plusieurs les découvraient, un sourire au visage. C’était vraiment excellent avec Samuel Gougoux, toujours aussi hypnotisant. Simon, avec ses short shorts, toujours aussi imprévisible avec son bidouillage de pédales et pas de danse incongrus et que dire de Laurence qui semblait être en parfait contrôle de la situation et heureuse d’être là. C’était du bonbon à saveur dance-punk angulaire! À noter que Simon et Samuel ont tous deux lancé récemment leur projet solo appelés respectivement Restaurant-Déjeuner et Trafic des Airs. À découvrir!!!


Finalement, une dernière performance de hauts voltiges nous attendait au Pub La Perdrix avec Lesser Evil. Non seulement ce fût un de mes coups de coeur du festival mais le son y était impeccable. À noter qu’il s’agit d’une des grandes qualités du FME. Ils ne lésinent pas les efforts pour obtenir un son de qualité peu importe s’il s’agit d’un spectacle intérieur ou extérieur en engageant des techniciens compétents af comme Guyaume Robitaille. De retour sur Lesser Evil, il en était à leur premier show après avoir lancé l’an dernier un premier EP homonyme. Formé des musiciens Christophe Lamarche-Ledoux (Organ Mood) et Ariane M., le duo était accompagné pour l’occasion de deux autres personnes dont Simon Trottier (Timber Timbre) et c’était 100% captivant! Christophe, placé à quelques mètres en face de la scène s’occupait à la fois du PA, de la basse-synth et du sax. Un homme à tout faire, quoi! Les autres étaient sur la petite scène et personne n’aurait pu croire qu’ils en étaient à leur premier spectacle. C’était ficelé au quart de tour alliant à la fois électro, trip-hop et dark pop expérimentale. Très hâte de les revoir sur scène.

Notre troisième journée a commencé avec un “OFF FME”. Matthew James nous a tous invité dans sa grande demeure de Rouyn. Ayant un beau terrain pour jouer au croquet, ce fût un après-midi ensoleillé accompagné de fou-rires et de soupe. Par la suite, direction pour un 5 à 7 avec le fougueux Simon Kearney. À 23 ans, il est déjà en pleine possession de son art avec sa pop’n’roll funky. Enchaînant les tubes de son dernier album Maison Ouverte, il a charmé tous ceux qui se trouvaient au Cachottier. Prenant un virage à 180 degrés, nous avons eu droit à un autre spectacle mais cette fois-ci dans la veine psych/post-punk/prog-rock expérimental avec Atsuko Chiba de Montréal. Ils ont joué de longues pièces où les guitares étaient tellement “tweekées” que nous nous demandions s’il s’agissait de synthétiseurs! L’intensité était maintenue à de toujours très haut niveaux et Atsuko fût une excellente entrée en matière pour le groupe suivant: ...And You Will Know Us By The Trail Of Dead.  

De notre côté, nous nous sommes dirigés vers le show de Fet. Nat. qui s’avérait être notre dernier show officiel du festival puisque nos corps criaient sans cesse au loup et étaient sur le point de non-retour. Le groupe de Hull nous a présenté un mélange de sax atonal, de rythmes mathématiques et de hurlements parlés du leader, JFNO. Leur performance avant-garde jazz punk incendiaire était aussi dingue que vous pouvez  l’imaginer. On se croise les doigts pour qu’ils gagnent le Polaris!


Notre dimanche a été sous le thème apéro all day/all night au Château Bordeleau suivi d’un incroyable karaoké aux chums. J’en ai profité pour chanter Walk on the Wild Side parce que le FME, c’est ça. C’est le wild side des festivals maintenant devenu une tradition pour nous. C’est devenu un endroit où des liens entres artistes, public et pros de l’industrie se créent en toute intimité, où des amitiés se forment autour d’une Sleeman et où des souvenirs se forment et demeurent pour les années à venir. Encore une note parfaite pour ce festival qui doit dire au revoir à son père-président, Sandy Boutin qui vient d’annoncer son retour en politique. Nous lui souhaitons autant de succès que son bébé, le FME.

 
 

Émiss
ions

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