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Pop velours

Par Meggie Lennon et Romain Thibaud


Le FME célébrait ses 15 ans cette année. Avec une programmation touffue et variée, ce sont près de 80 artistes qui ont monté sur les différentes scènes du festival. En tout, 37 000 personnes ont assisté à cette célébration qui malgré le nom, ne célébrait pas tant l’émergence en soi, mais davantage un aspect de communion où tout le monde était ensemble pour partager, discuter et surtout faire la fête. Le FME mise sur cet aspect pour faire venir en masse les gens de partout au Canada et ailleurs, notamment la France. C’est un événement véritablement unique en son genre! POP Velours (Meggie Lennon et Romain Thibaud) était sur place pour couvrir l’événement pour une 2e année et voici un bref compte-rendu de leur expérience.


31 août 2017


Après 8h de route, nous sommes arrivés à Rouyn-Noranda. Épuisés et semi-drunk, nous nous sommes douchés puis nous sommes allés voir les jambes infinies de La Bronze. Visiblement en forme et accompagnée de ses deux acolytes, Frank et Clément, elle a profité de son passage en Abitibi pour faire du body surfing dans une petite foule qui ne désirait qu’une chose, se réchauffer.





C’est donc congelée que je suis arrivée dans l’Agora des Arts pour voir Philippe B et Andy Shauf. Le premier a atteint des sommets dans mon coeur en étant accompagné de Laurence Lafond-Beaulne (Milk and Bone). Leurs voix s'entremêlaient harmonieusement et c’était divin! En finissant, il s’est dit honoré d’ouvrir pour Andy Shauf qui faisait partie de ses coups de coeur pour l’année 2016. Il faut le dire, c’était un bon coup de la part du FME de les avoir mis ensemble. Le fit était parfait! Une soirée douce, maîtrisée et planante. La bande d’Andy Shauf a, comme à l’habitude, donné un excellent show. Du coup, la fatigue se faisait sentir avec toutes ces berceuses et mon acolyte, CheveuxDoux et moi avions besoin d’un peu plus d’énergie et de fougue. Entendu: “Andy Shauf a autant de charisme que de la margarine végane” Ouch! Cependant, ses partenaires, et surtout Olivier Fairfield à la batterie, semblaient beaucoup s’amuser!





Enfin, on quitte l’Agora pour Fuudge que j’attrape au vol avec leur excellent cover de 21st Century Schizoid Man de King Crimson qu’ils ont littéralement traduit par L’homme schizoid du 21e siècle. Du stoner rock à son meilleur. Par la suite, je me suis dirigée vers le cabaret du Vieux-Noranda pour le show de Duchess Says. Fait cocasse: voir les yeux d’Andy Shauf en regardant Annie-Claude chanter Tenen non neu de l’Anthologie des 3 Perchoirs. Mémorable! J’ai pu apercevoir un mélange de fascination, mais surtout de peur.


1er septembre 2017


Un brunch continental était servi au Best Western dès 4h30am. C’est à cette heure que je suis arrivée donc je me suis pris une assiette, je l’ai rempli à ras-bord de confitures, de pain, de fruits et de fromage et j’ai filé dans ma chambre, dormir quelques heures avant d’attraper la performance de Louis-Philippe Gingras au vol. Pour notre plus grand plaisir, le jeune homme était en pleine forme. En confiance et super charismatique, il a demandé à la foule de se rapprocher pour danser. La salle des Chevaliers de Colomb était bondée. Les gens étaient souriants. Étonnamment, ce n’est pas à Duchess Says qu’il y a eu un Wall of death, mais bien au show de Louis-Philippe Gingras. C’est pour dire qu’il work la crowd! (Voir photo). Très beau moment pour le gars de Rouyn qui année après année, nous avoue revenir chez lui, pour le FME et les amis qui y gravitent.




Après ce 5@7 réussi, direction le Petit Théâtre du Zen Bamboo, groupe de St-Lambert, constitué de personnes majeures (semble-t-il)... Nous avons pu profiter de quelques chansons bien exécutées, alors que leur premier disque sortira d’ici quelques mois. Entre Malajube, the Strokes ou même Xavier Caféine sur certaines notes, ils savent comment livrer la marchandise.


Elephant Stone, place à la grâce en mouvement. Notamment avec sa Cithare Rishi Dhir a encore une fois emmené la foule ailleurs. Entre une indie musique et des inspirations indiennes, la troupe a su mettre la table pour la soirée, psychédélisme demandé. Nous avons été servis. Enfin, les très attendus membres du collectif A Place to Bury Stranger arrivent sur scène. Et c’est le coup fatal. Guitares bandées sur les pédales, avec distorsions inimaginables, une batteuse hors du commun, l’ambiance est mise. Certains quittent la salle tellement le son emplit la pièce, d’autres fidèles arrivent. Nous sommes collés à la scène, pour ne rien perdre de ce qui se passe. Oliver Ackermann, brisera accessoirement sa guitare pendant le show, il usera d’un stroboscope bien allumé comme pic pour sa guitare, et j’en passe… Nous étions ailleurs pendant plus d’une heure. Tout simplement incroyable (coup de coeur #1 pour Romain et Meggie).


Rapidement, après le show, nous nous dirigeons au Cabaret de la dernière chance, afin d’arriver en avance au show de Chocolat. Nous savons qu’ils sont attendus, ceux qui avaient quasiment été mis à la porte du FME, voilà quelques années, sont de retour dans une salle où seuls les premiers chanceux seront admis puisque la soirée affichait complet. Après avoir attendu que les détenteurs d’un billet et les artistes impatients soient entrés, nous avons pu passer le seuil. Considérant la taille intime du Pub/cabaret, nous sommes bien satisfaits d’être de la partie. Jimmy Hunt, Emmanuel Ethier et le reste de la troupe ont rapidement pris place et servi délicieusement autant leur dernier opus que d’anciennes tracks. Le tout avec un rappel de 20 minutes. Romain a perdu chandail, gourde et 3 livres en sueur : ça en a valu la peine.


Après les festivités, tous se retrouvent au bar Des chums, magnifique taverne locale détentrice de machines à sous et d’énergumènes hauts en couleur. Autant, les médias, artistes que les locaux ont pu partager bières et plaisirs jusqu’aux petites heures.

Le déjeuner de 4h30 attendait à l'hôtel, nous ne nous sommes pas fait prier, après s’être rendu compte que nous avions oublié de souper.... Nous ferons mieux le jour suivant.


2 septembre 2017


C’est avec un redoutable mal de tête (surtout Meggie) que nous nous sommes dirigés au Pub Chez Gibb pour aller voir Laura Sauvage qui nous présentait officieusement son nouvel album The Beautiful. Accompagnée de Bobo, Jo and Dany, elle a donné une leçon de rock à tous les non-initiés présents sur la terrasse. Vivanne est d’une simplicité désarmante et charme grâce à sa franchise, son attitude I don’t give a f… et sa voix! On ne peut s’empêcher de penser à Courtney Barnett. Laura Sauvage est maintenant un projet abouti, assumé et authentique. Coup de coeur du FME #2. Rapidement, le temps de revenir, les 5@7 continuaient dans toute la ville. Il faut savoir qu’à chacune des soirées, il était proposé par le FME, gratuitement, entre trois et cinq prestations de 5@7. IL FAUT FAIRE DES CHOIX. Nous avons donc passé 10 minutes sur le coin de rue où jouait KROY, le temps de s’entretenir rapidement avec Chloé Soldevila de la formation Anemone (que nous avions vraiment hâte de voir le lendemain). KROY a comme à l’habitude livré une prestation planante et étirée, calfeutrée, mais intense à la fois.


Par la suite, nous avons filé à la salle des Chevaliers de Colomb pour y voir Mon Doux Saigneur, le groupe autour de l’auteur compositeur interprète Emerick St-Cyr. Autour de textes plus ou moins personnels, mais articulés, la musique folk-rock sait livrer une sensibilité et une intensité véritable.


Par la suite, par souci de faim, nous nous sommes alors dirigé au souper Pro/Médias/amis/partenaires, pour y faire comme à l’habitude de nombreuses et percutantes rencontres. En plus d’y écouter le discours du cofondateur Sandy Boutin, notamment le court hommage à Andréanne Sasseville, décédée plus tôt cette année.


Le temps de faire le plein, et nous voici alors à l’Agora des Arts où performe Antoine Corriveau. Alors qu’il présente encore son 3e album, Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s'arrêter, nous avons eu droit à un moment intime, entouré de ses talentueux musiciens dont la violoncelliste Marianne Houle.


Les déjantés Dales Hawerchuck ont par la suite mis le party dans le Petit Théâtre au grand bonheur de la Faune Rouynorandienne. Après ce détour, nous nous sommes au Pop-up shop, charmant barbier de Rouyn qui a ouvert ses portes toute la fin de semaine, pour des live dj set : au moment de notre passage, nous avons pu apprécier la formation Boskorgï constituée de Antoine Bordeleau et Thomas B. Martin (lowFi, funk, groove-electro).


Juste en face, Barry Paquin Roberge se préparait. Tous vêtus de blancs, ils ont immédiatement mis le feu aux poudres en chantant les pièces soul-funk-disco se retrouvant sur l’excellent opus VOYAGE MASSAGE. La foule était surprise, mais ne pouvait s’empêcher de danser. C’était le party et tout le monde en redemandait (voir photo). Mon ami Cheveuxdoux était en extase lorsque le groupe a fait un cover de Hot Chocolate avec Every 1’s a winner. On a aussi eu droit à une petite tune de Buddy McNeal pendant laquelle Isabelle Ouimet est venue rejoindre le groupe. Beau! Un booking totalement anti-tendance et jouissif.


Laissant la soirée electro derrière nous, nous sommes alors rejoindre morphée à l'hôtel Best Albert Western.


3 septembre 2017


Alors que nous émergeons, le restaurant chic Chez Oeufs, nous permet de rattraper le déjeuner manqué de l'hôtel. Autour des discussions où quelques locaux tentent de réparer la relation amoureuse de leur amie, en lui disant de l’envoyer paître, nous tentons de planifier la soirée, qui malgré la fatigue, doit être vécue pleinement. Après tout, c’est la dernière.


Après un petit roupillon à l’hôtel, nous sommes allés faire un pit stop au Trèfle Noir pour l’événement Women in industry. Cette organisation se consacre à favoriser l'égalité des sexes dans l'industrie de la musique grâce au soutien et à l'avancement des femmes. Ce fut fort intéressant de discuter de la place des femmes dans la musique, tout ça en buvant de la bonne bière. Bravo pour cette initiative!


Dès 17h, direction à la course vers l’Agora des Arts pour y découvrir Jean Michel Blais (coup de coeur #2 de Romain) : incroyable découverte, destruction simple des barrières que l’on peut construire vis-à-vis d’un pianiste (rigidité, classique, aucun dialogue). L’artiste nous jase, nous explique comment les morceaux se sont construits et quelles sont les techniques ou les jeux que nous allons entendre. Il nous met au défi. Jouons alors, tout en écoutant une musique magnifique, qui nous conte des histoires. Bien que certaines canettes s’ouvraient, des bébés criaient, Jean-Michel nous explique qu’il aime ces bruits quotidiens, qu’ils le nourrissent. Il nous invite à nous laisser aller. Si vous écoutez son premier album, il a été enregistré dans son appartement, fenêtres ouvertes, en live avec quelques personnes entassées qui écoutaient. Une bouffée d’air frais.


Meggie a pu attraper au vol une partie de la performance de Le Couleur qui était de feu pour le FME. La foule semblait timide, mais grâce aux dancing skills de votre humble animatrice, les gens se sont dégênés et surtout se sont rapprochés de la scène pour sentir l’énergie de Laurence-Do et sa bande.


Le clou de la soirée, le concert hommage à Richard Desjardins, chez lui, à Rouyn, devant le magnifique lac Kiwanis. Passé les belles prestations de Klo Pelgag et Matt Holubowski, la foule de plus de 10 000 personnes attend patiemment pour reprendre les chansons d’un des leurs. Après la sortie de l’album On l’aime-tu, on attend le live de nombreux excellents les artistes qui ont collaboré sur l’album, Stéphane Lafleur (Avec pas d’casque), Yann Perreau, Bernard Adamus, Émile Bilodeau, Philippe B, Les soeurs Boulay et j’en passe… Klo Pelgag commence Les Yankees, on sait que Philippe Brach n’est pas présent, c’est alors Desjardins lui-même qui prendra place… Frissons. Incroyable moment qu’il prolongera avec Et j’ai couché dans mon char et Chaude était la nuit... Merci Monsieur, lui qui décrira ce moment comme «irréel». Il fallait être là.


Enfin, le dernier show auquel nous avons assisté était Anémone, le nouveau projet de Chloé Soldevila. Le nom vient de la fameuse chanson de Brian Joneston Massacre. La pomme n’est pas tombée loin de l’arbre puisque le style est des deux groupes sont similaire. Avec Samuel Gemme d’Elephant Stone à la guitare, le groupe prenait tout son ampleur. Un autre coup de coeur 100% psyché du FME.


Faire 8 à 10 heures de route pour découvrir Rouyn à nouveau, et se rendre compte de l’incroyable travail qu’entreprennent les bâtisseurs du festival même après 14 éditions… Des styles de musique pour tous (tu ne peux pas chialer, pour vrai), des endroits inusités, des désormais traditionnels shows cachés, dernière minute, des lacs, des locaux incroyables (Doris et Gilles, allo!) Cela faisait déjà quelques fois que nous assistions à tout ça et on doit se rendre à l’évidence; ce sera désormais un rendez-vous annuel.


À l’an prochain!

 
 

Émiss
ions

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