Pop velours
Festival Santa Teresa 2018
Par Meggie Lennon de POP Velours et Romain Thibaud d'Entrée d'secours
Pour lancer le coup d’envoi de sa 2e édition, Santa Teresa avait mis le paquet. Plusieurs notaient qu’il s’agissait ici d’une programmation ambitieuse et surprenante; Feist, Lil Uzi Vert, The Voidz, Mount Kimbie, Wolf Parade, tout ça, dans le petit patelin de Sainte-Thérèse. Bref, un gros coup pour la bande de Julien Aidelbaum, le fondateur du festival.
Jour 1: Que du plaisir avec Feist
Pour la première soirée, nous nous sommes concentrés sur l’Église Ste-Thérèse d’Avila qui accueillait Feist. La Force (Ariel Engle de Broken Social Scene) ouvrait la soirée avec son electro-pop très dénudé ici par la formule trio. Nous vous invitons d'ailleurs à la découvrir grâce au premier simple "You amaze me" lancé la semaine dernière.
Feist arriva un peu après 21h, entourée de 3 musiciens. Elle a rapidement conquise la foule en essayant de parler française. L’effort était charmant. Après avoir convié la foule de s’avancer et de s’asseoir à ses pieds, elle a chanté à propos de la déception, de la recherche de soi mais surtout de l’amour en traversant avec aisance sa discographie.
The Reminder: I feel it all, My moon, my man, 1-2-3-4
Let it die: Mushaboom, Gatekeeper, Let it die
Metals: The bad in each other, How come you never go there, A commotion
Pleasures: Pleasures, I wish I didn’t miss you, The wind
On a même eu droit à une visite surprise de Safia Nolin qui est venue, à la toute fin, se joindre à Ariel Engle et Leslie Feist pour chanter Cicadas and Gulls de son album Metals.
Jour 2: Pluie d’annulations à Santa Teresa
Pour la 2e journée, nous étions préparés. Parapluie, souliers plateformes et imperméables puisque la pluie était au rendez-vous dès 16h. Cependant, il en a été autrement pour le festival qui n’était visiblement pas prêt malgré le message clair. On pouvait lire sur le site: les spectacles auront lieux, beau temps, mauvais temps. Malheureusement, Dame Nature et le manque d’organisation ont fait en sorte qu’Alice Glass et The Voidz ont dû annuler leur prestation. Wolf Parade ont été chanceux. Le MonteCristo était disponible pour les accueillir. Pas de chance, il en fût autrement pour nous, la file d’attente était tellement longue! Nous nous sommes donc réfugié au Cha-Cha, le temps d’un soundcheck de Sofia Bel. La foule était visiblement confuse puisque plusieurs applaudissaient entre les différents check-up d’ajustement de voix ou d’instruments. D’ailleurs, le festival n’a pas aidé à réduire cette confusion en n’envoyant aucun message quant aux annulations de spectacles. Dommage!
Même The Voidz a communiqué davantage avec ses fans sur le réseaux sociaux pour annoncer l’annulation de leur spectacle. La scène était trop glissante. Ils reviendront dans quelques mois. Gageons qu’ils seront à Montréal et non à Ste-Thérèse!
Après plusieurs heures d’attente et de pichets à 14$ au Pomme-Frite, nous nous sommes finalement dirigé vers le spectacle de Rone (notre 1er spectacle de la journée!). Contrairement à mon collègue, j’ai vite désenchanté. Moi qui m’attendait à un Rone planant comme je le connaissais, je fus accueilli par des beats gabber techno. L’intensité était au maximum. La foule était en feu mais je crois que la fatigue accumulée ne pouvait faire en sorte que je puisse tolérer ce matraquage d’oreilles. La suite avec Darius a été un peu plus agréable avec un mélange un peu plus dancehall plein de positive vibes pour danser. Le clou de la soirée fut sans doute Todd Terje qui semblait tout juste de débarquer de l’avion. Un véritable pro, il enchaînait morceaux après morceaux avec un efficacité phénoménale et avait plein contrôle sur la foule.
Nous n'avons pu nous présenter à la 3e journée. Ceci étant dit, nous avons entendu parler d'une autre vague d'annulations et de problèmes de gestion des communications. Santa Teresa est un festival en pleine croissance qui détient beaucoup de potentiel mais qui devra miser sur de meilleures stratégies pour les années futures.