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Actualité

Affaires publiques

Septembre 2018 marquera le retour de l'éducation sexuelle dans les écoles québécoises. 

« L’éducation à la sexualité est une forme d’éducation qui tient compte de plusieurs dimensions et couvre des sujets variés : connaissance du corps, image corporelle, stéréotypes sexuels, sentiments amoureux.

Pour offrir à tous les élèves de l'éducation à la sexualité sur chacun des sujets importants, le Ministère entend accorder une place plus formelle à celle-ci dans leur cheminement scolaire. Ainsi, à compter de septembre 2018, les apprentissages définis par le Ministère deviendront obligatoires pour les élèves du primaire et du secondaire des établissements privés et publics. Ces apprentissages seront disponibles au préscolaire », peut-on lire sur le site du ministère de l'éducation et de l'Enseignement supérieur.   

Abolie au début des années 2000, avec la disparition du cours Formation personnelle et sociale (FPS), l'éducation sexuelle a été laissée entre les mains des enseignant.es des autres matières et des parents. Avec la réforme de l'éducation, l'éducation sexuelle a été réintroduite dans le programme. En projet pilote de 2015 à 2017, des écoles volontaires ont pu tester le nouveau programme et participer à des modifications.

Dès novembre 2015, des organismes communautaires ont signifié leur intérêt à participer à un comité ministériel consultatif. L'invitation n'est jamais venue. Puis, en février 2017, l'Association des sexologues du Québec a adressé au ministère un mémoire nommé Apprentissages essentiels en éducation à la sexualité : le rôle des sexologues

Dans une lettre adressée au ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, Sébastien Proulx, dont CKIA FM a obtenu copie, le groupe de 13 se questionne sur la composition du comité ministériel consultatif. 

« Alors que parmi nous, de nombreux organismes travaillent en collaboration avec divers milieux professionnels, dont celui de l’éducation, nous nous rendons compte que ce ne sont pas seulement les organismes féministes qui sont absents du comité ministériel consultatif pour l’éducation à la sexualité. Les jeunes, les familles, les associations professionnelles, les sexologues, les organismes LGBT+, les organismes de lutte contre les ITSS et le VIH... quelles sont les parties prenantes présentes autour de la table ? »

Le flou qui entoure l'implantation du programme inquiète tant les syndicats d'enseignant.es que des groupes communautaires experts. En avril dernier, la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) et le groupe Profs en mouvement ont fait paraître un communiqué demandant le report de l'implantation du programme d'éducation à la sexualité. 

« Il est clair pour les organisations d'enseignantes et d'enseignants que l'éducation à la sexualité est plus que nécessaire et qu'elle n'aurait jamais dû être abandonnée en 2006-2007. Mais l'enjeu n'est pas là : les milieux ne sont pas prêts. Ainsi, on ajoutera trop souvent cette responsabilité sur les seules épaules du personnel enseignant qui n'est pas préparé pour dispenser ces contenus hautement délicats. Cette nouvelle responsabilité de l'équipe-école, mal définie, place d'ailleurs les enseignantes et enseignants en situation de vulnérabilité professionnelle » peut-on lire dans le communiqué conjoint de la FSE et de Profs en mouvement

Il y a quelques jours, la Fédération québécoise pour le planning des naissances (FQPN) a lancé une pétition pour demander au ministère que des moyens financiers soient dédiés et que les acteurs et actrices des milieux soient consulté.es et puissent prendre part à l'élaboration du programme.

« Alors que les écoles devraient, en ce moment même, finir la planification de l’année scolaire 2018-19, le gouvernement n’a toujours fait aucune annonce des montants alloués pour la mise en œuvre des « apprentissages en éducation à la sexualité » », déplorent la cinquantaine d'organismes et les quelques 1200 signataires de la pétition de la FQPN.

Il n'a pour l'instant pas été possible d'obtenir une réaction du ministre de l'Éducation. 

Pour écouter le reportage de notre journaliste Caroline Roy-Blais: https://soundcloud.com/quebecreveille/reportage-leducation-sexuelle-obligatoire-pour-septembre-2018-provoque-des-inquietudes

 
 

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