Pop velours
Retour sur le POP Montreal 2017 Par Meggie Lennon et Mathieu Labrecque
L’événement POP Montréal célébrait ses 16 ans et il en a
profité pour présenter une programmation fort éclatée. Ainsi donc,
pendant 5 jours, ce sont plus de 400 artistes qui se sont retrouvés dans les
différents endroits rattachés au festival.
Votre animatrice vous présente son top 3 des artistes qui se
sont démarqués lors du festival.
#3 Absolutely Free
J’admets que je ne connaissais pas beaucoup ce band de Toronto autrefois connu sous le nom de DD/MM/YYYY. Beaucoup plus pop que leur précédent projet, j’ai eu un gros coup de cœur pour cette performance. Était-ce parce que j’étais particulièrement énergisé après avoir vu la performance de Gladys Lazer? Peut-être bien. J’avais extrêment hâte de les entendre jouer « The sun aint gonna shine anymore » ce petit bijou feel-good, qui rappelle avec nostalgie un mélange de Lou Reed, The Zombies et The Rolling Stones dans leur phase plus lover (She's a rainbow). Ils avaient d’ailleurs sortie cette perle le 21 août dernier pour célébrer l’éclipse. À la fois rétro mais futuriste, j’ai adoré leur son qui m’amenait à regarder le ciel, laissant les synthétiseurs étoilés, les basses caverneuses et la voix atmosphérique de Matt King m’emporter. C’était beau, c’était bon et j’en aurais certainement pris plus. J’ai très hâte qu’ils lancent leur nouvel album. Leur dernier album complet date de 2014. On espère que cela arrive rapidement!
https://absolutelyfree.bandcamp.com/album/the-sun-aint-gonna-shine-anymore
#2 Gladys Lazer
Je l’ai dit plus haut, j’ai adoré la prestation de l’ancien drummer de Yonatan Gat. Expérimental à souhait, ce surdoué de la batterie ne nous donne pas de répit lorsqu’il se met à asséner son instrument de coups. L’israélien jouait aussi à la Casa del Popolo et nous a livré une performance remplie de structures de chansons jazzy, krautrock et des solos de batterie sauvage. Le gros plus dans cette performance a été l’ajout d’un guitariste, claviéristes et par-dessus tout, une saxophoniste hors-pair. Lorsqu’ils sont montés sur la scène, nous avions enfin le temps de respirer. La prestation de Gal s’en est retrouvée que meilleure et surtout plus équilibrée.
#1 Juana Molina
Transformant en dancefloor humide la très formelle Fédération Ukrainienne, Juana Molina a gagné la première position de mon palmarès avec aisance. Entourée d’Odin Schwartz et du batteur Diego Lopez de Arcaute, Molina nous a démontré l’art d’utiliser efficacement une pédale de loops. Pour chaque pièce, elle établissait une base qu’elle étouffait par la suite avec une suite plus électronique. Lopez de Arcaute, en particulier, impressionnait grâce à son habileté d’exécuter ses beats et entrer en scène à travers tous les loops de la chanteuse et guitariste. Les trois affichaient beaucoup de sourires complices et avaient un plaisir évident à jouer ensemble ce qui désamorçait rapidement les rares accrochages techniques. Il bénéficiait clairement d’un des meilleurs sons du festival. D’ailleurs leur style est fait pour bien sonner sans trop de caprices puisque c’est généralement doux. Du coup, le son live avait beaucoup plus de coffre que sur l’album. Nous avions même l’impression que cela devenait plus rock grâce au volume, la présence et le son de la batterie. En dernier lieu, j’aimerais ajouter que mon ami Mathieu a d’ailleurs succombé aux charmes de l’argentine de 56 ans. Il faut dire qu’elle bougeait d’une façon sensuelle, pratiquement animale. Bref, elle était superbe, différente, engageante et très charismatique.