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Actualité

Entrevues

Depuis trois ans, sa voix et sa personnalité habillent les premières heures de nos journées. À la barre de la matinale Québec, réveille! Marjorie Champagne a su instaurer un rendez-vous à la fois rigoureux et divertissant. Du lundi au vendredi l'animatrice aborde les sujets qui préoccupent ses contemporain.e.s avec, autour d'elle, une solide équipe et des invité.e.s de tous les horizons. L'une des rares «morning woman» au Québec se confie sur son métier et la place qu'elle occupe dans le paysage radiophonique de la Capitale-Nationale.


CKIA : Avec Québec, réveille! êtes-vous sur votre « X »?


Tout à fait! C'est d'ailleurs la principale raison pour laquelle je souhaitais reprendre le micro. En 2005, j'avais eu l'occasion d'animer pendant une brève période la quotidienne matinale de CKRL. Ayant poursuivi mon chemin dans les médias en tant que chroniqueuse, reporter, recherchiste, réalisatrice et gestionnaire des médias sociaux pour des contenus multi plateformes, je savais que l'endroit où je me sentais le mieux professionnellement était derrière une console à faire un show en direct à tous les jours! J'ai voulu retrouver ça, mais avec près de 15 ans d'expérience supplémentaire dans le corps.  


CKIA : Animer une matinale c'est faire des choix éditoriaux. C'est choisir quotidiennement de parler d'un sujet plutôt qu'un autre. Qu'est-ce qui guide votre décision au final?


Ma réponse va paraître convenue et prévue avec le gars des vues, mais ce qui me guide le plus, c'est la ligne éditoriale de CKIA. C'est d'ailleurs aussi pour cette raison que je me sens tellement bien à y travailler: elle correspond à mes valeurs. Cette radio progressiste a une importance capitale dans la région de Québec. L'émission du matin, j'ose espérer, rétablit un certain équilibre dans le paysage médiatique qui penche davantage d'un côté du spectre politique que de l'autre, je vous laisse deviner lequel...Ainsi, je priorise l'information locale certes, mais aussi tout ce qui touche aux thèmes piliers de l'émission soit la justice sociale, le féminisme, l'environnement, la diversité culturelle et les enjeux technologiques. Lorsqu'un sujet touche à deux de ces piliers, en général, c'est un incontournable. 


CKIA : Avec sept heures trente minutes d'antenne chaque semaine vous considérez-vous comme une femme influente?


J’espère que mon équipe et moi avons une certaine influence oui. Cette équipe, qui est formée de collaborateurs.trices bénévoles qui mettent leur temps, mais surtout leur intelligence au service de l'émission, ont chacun.e une onde d'influence dans leurs réseaux respectifs. Grâce à la diffusion de leurs chroniques sur les médias sociaux, nous allons rejoindre des communautés spécialisées en jeu vidéo, en gastronomie, en littérature, en éducation, en employabilité, en santé, en design web, en théâtre pour enfants, etc. On dit souvent dans le domaine, que ça prend au moins trois ans avant d'installer des habitudes d'écoute pour une nouvelle émission. Québec, réveille! est à l'antenne depuis maintenant 5 ans, et depuis près de trois ans, j'en suis l'animatrice. Je suis à même de constater que nos statistiques d'écoutes sur Facebook (les seules données d'écoute dont nous disposons) sont à la hausse depuis quelques mois, et ce de manière marquée. C'est très, très motivant! 


CKIA :Québec, réveille! a repris l'antenne pour 2021 le 4 janvier dernier, y a-t-il des nouveautés?


J’ai l'immense bonheur de pouvoir compter sur une stagiaire en journalisme, Viktoria Miojevic, qui livre une revue de presse quotidienne à l'antenne depuis une semaine. De plus, au début du mois de février, je communiquerai régulièrement avec Christopher Curtis, journaliste indépendant qui collabore aussi avec Ricochet. Chris se spécialise dans les histoires touchant les communautés autochtones, la situation des itinérant.e.s, les communautés d"immigrant.e.s, ainsi que le profilage raciale envers les communautés noir.e.s du Québec. Voici d'ailleurs un lien vers son blogue --» https://rover.substack.com/


J'ajoute à ce duo nouveau un autre chroniqueur régulier: Raphaël Langevin. Raphaël est chercheur à l'IRIS (Institut de recherche et d'informations socioéconomiques) et économiste de la santé.


CKIA : La consommation de l'information et les habitudes ont changé ces dernières années et de façon très instantanée depuis le début de la crise sanitaire, qu'est-ce qui a changé chez l'auditeur.trice?


Je pense que l'auditeur.trice cherche une information fiable en ce qui concerne tous les enjeux, mais spécialement, ces temps-ci, en ce qui concerne la pandémie. Notre rôle est crucial en ce sens, car il en va de notre cohésion sociale et de notre santé à tous. D'un autre côté, les gens ont tout de même besoin de se remplir le cerveau avec d'autres choses. Par exemple, les chroniques en histoire sur la Ville de Québec de Simon Careau et les nouvelles insolites de Dominic Champagne, deux chroniqueurs réguliers, nous permettent de nous évader un peu, tout en apprenant. À l'animation, j'aime bien aussi faire un peu d'humour lorsque c'est approprié, danser sur les ponts musicaux est l'une de mes activités favorites! Reste que la Covid-19 nous a plongé dans un bassin de «hard news» du jour au lendemain. Toute l'équipe a su s'adapter au contexte pour le bénéfice de nos auditeurs.trices et j'en suis très fière!


CKIA : Vous travaillez pour un média généraliste, progressiste et féministe dans un paysage radiophonique très clivant, dans une ville politiquement estampillée « conservatrice », c'est un défi?


C'est ultra motivant! Des fois je me sens comme une guerrière! Hihi! C'est aussi pour cette raison que je me donne le droit de faire un peu d'opinion, de commenter l'actualité, etc. Un retour du balancier en quelque sorte. 


Je ne souhaite en aucun cas calquer le style des stations privées de Québec, mais reste que nous faisons partie d'un paysage médiatique et nous ne pouvons l'ignorer. Je ne suis pas journaliste, je suis animatrice et j'embrasse ce rôle. Le côté spontané et «spectacle» pour moi est important. Faut que ce soit le fun à écouter, que ça accroche, que ça fasse réfléchir, etc. J'ai un petit passé d'enseignante alors j'adopte souvent un angle pédagogique dans mes entrevues. 


Concernant l'aspect «conservateur» de Québec, je pense qu'une émission progressiste comme celle que nous offrons aux gens de Québec remplit un vide au niveau de l'offre radiophonique. Ça manquait, ça c'est sûr! Il y a aussi très peu de «morning woman» à Québec, et ça c'est très motivant! J'espère qu'il en aura plus dans l'avenir.


Québec, réveille! Du lundi au vendredi de 7h30 à 9h00 sur CKIA FM 88.3 - CKIAFM.ORG - L’APPLI CKIA et ses plateformes numériques.

 
 

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