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Actualité

Affaires publiques

Alors qu'on observe une hausse du taux d’inoccupation à Québec, le FRAPRU et la Table citoyenne du Littoral Est rappellent que la crise du logement demeure avant tout une crise d’abordabilité. Malgré un plus grand nombre de logements disponibles, la Basse-Ville de Québec connaît une hausse fulgurante des loyers en un an. 

Julie-Anne Perreault
CKIA – IJL

La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) a dévoilé jeudi dernier les résultats de son Rapport sur le marché locatif au Québec. On y dénombre une hausse du taux d'inoccupation à Québec, qui est maintenant à 2,4 % après le creux historique de 0,9 %. Le maire Marchand l’a présenté comme une bonne nouvelle sur ses médias sociaux. Il rappelait d'ailleurs récemment que la ville était championne dans les mises en chantier et que Québec avait atteint un nombre record d'unités de logements.

Le FRAPRU, Front d’action populaire pour le réaménagement urbain, ainsi que la Table de concertation du Littoral Est rappellent que s’il y a plus de logements disponibles, c’est l'abordabilité qui est au cœur de la crise actuelle. Les deux organisations mettent en garde les élus et les citoyens. Selon eux, ce chiffre ne peut pas être utilisé comme indice de « sortie de crise ».

Selon Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, la hausse du taux d'inoccupation, due à la construction de logements neufs, vient avec une hausse rapide du coût du loyer, en particulier dans certains secteurs, tels que le Basse-Ville de Québec :

« Il faut faire attention à ne pas invisibiliser ce qui vient avec cette hausse du taux d'inoccupation »
Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU

 

Elle est d’avis que c’est extrêmement inquiétant de voir la vitesse avec laquelle le loyer augmente dans le marché actuel. « Quand on se promène à Québec, on voit des logements disponibles. Par contre, ces logements-là ne correspondent pas à la capacité de payer de tous les locataires », ajoute-t-elle.

« Je ne suis pas en train de dire que le FRAPRU s’inquiète que la pénurie se résorbe, au contraire. Dans un contexte de pénurie, c’est clair qu’il y a toujours une pression plus grande sur les locataires », précise-t-elle.

Elle prend la peine de décortiquer le taux d'inoccupation du récent rapport de la SCHL par quartile, c’est à dire classé en quatre catégories. On constate que le taux d’inoccupation des logements les moins chers (premier quartile) est autour de 1 %, alors qu’il s’élève à 4,9 % pour les logements les plus coûteux (quatrième quartile).



Par voie de communiqué, la Table citoyenne du Littoral Est met de l’avant certaines données pour le quartier Limoilou. Le loyer moyen y a augmenté de 24,6 % en un an seulement. C’est plus du double de la hausse du loyer moyen à l’échelle de la ville, déjà considérable. Pour les appartements à deux chambres, l’augmentation est de 28,3 %. Le prix passerait donc de 923 $ à 1 184 $.

« Le problème, c’est que les constructions neuves et inabordables influent à la hausse sur les prix du marché, ce qui accélère la cherté des logements et la gentrification de nos quartiers »
Azélie Rocray, coordonnatrice du groupe

 

Des pistes de solutions

Selon Véronique Laflamme, il faut premièrement s’assurer que cette « spirale » cesse de se poursuivre et qu’on « porte attention à ce qui est construit ». Elle ajoute qu’il faut que les ressources publiques municipales ne servent qu’à du logement social et communautaire, dont les loyers correspondent à la capacité de payer des locataires à faibles et modestes revenus.»

Le FRAPRU a souvent demandé publiquement à la Ville de Québec de doubler ses cibles en termes de logements abordables pour les porter à 1 000 plutôt qu’à 500. L’administration Marchand a fait l’acquisition de plusieurs terrains, mais selon le regroupement, il faut que le gouvernement du Québec donne aussi les moyens aux villes de le faire: 


Le FRAPRU appelle à un changement de cap

L’organisme est d’avis que la CAQ doit se doter d’un plan de développement du logement social et communautaire sur plusieurs années et de programmes spécifiques qui permettraient une amélioration du développement.


Celle qui défend le droit des locataires depuis plusieurs années au Québec conclut en rappelant que le maire Marchand s’est vu offrir un mandat fort et qu’il doit utiliser « la voix dont il dispose, celle que la population lui a donnée pour être très clair auprès des gouvernements supérieurs ».

 
 

Émiss
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