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Pop velours

Ourielle Auvé aka Ouri a lancé Superficial le 26 mai dernier sur Make It Rain Records. Il s’agit de son deuxième album. Elle avait lancé Maze en 2015. Dans le cadre du Festival MUTEK 2017, elle participait à la conférence « Future Techniques » présentée par Native Instruments. J’ai entrepris de la rencontrer juste après cette conférence afin d’en apprendre un peu plus sur cette jeune productrice, DJ et multi-instrumentiste


M.L. Tu as lancé ton album lorsque l’été était à peine commencé. Comment cela s’est-il passé? Tu devais avoir un horaire assez chargé.


Ouri : Quand même, oui, des solos shows, des shows avec Cri. J’essaie de travailler sur plusieurs nouvelles productions. Cette année, j’ai essayé de collaborer le plus possible, c’était mon but; donc beaucoup de sessions avec Ouri, avec Cri, avec plusieurs autres artistes.


M.L. Tu me sembles une vraie mélomane. Tu avais d’ailleurs mentionné que tu aimais autant le grime, ce style d’électro agressif venant du Royaume-Uni que les chants de contrepoids du 16ième siècle dans lequel les mélodies et les harmonies s’entrecoupent. J’y vois une certaine dualité et c’est d’ailleurs un peu ce thème qui m’a inspiré cette entrevue. Tu es une musicienne ayant une formation classique en piano, harpe et violoncelle. Qu’est-ce qui t’a amené à la musique électro?


Ouri : Je pense que c’est mon frère qui faisait beaucoup de musique électronique lorsque j’étais plus jeune. J’écoutais beaucoup de RnB, du M. Oizo, du Sebastian aussi. Un moment donné, j’étais au Conservatoire mais je détestais la musique classique. J’écoutais juste de la musique électro. Depuis toute petite, je voulais être compositeur. J’écrivais des sonates à 5 ans, c’était mignon, quoi. J’écrivais toujours des trucs, mais je me suis rendue compte que la musique électronique, c’était vraiment hyper important et facile d’accès donc j’avais le goût d’essayer ça. Le label Ed Bangers m’a beaucoup influencé.


M.L. Tu as décrit Superficial comme une exploration de différentes facettes de ta personnalité avec des parties plus sombres et plus lumineuses, des bouts plus rapides et d’autres, carrément planants. Comme as-tu procédé pour la création de cet album?


Ouri : Pour la création, je me suis dit qu’il fallait avoir des limites pour ce que ce soit cohérent. Je ne voulais pas de limites de style ou de tempo, mais je voulais avoir un cercle restreint d’outils, utiliser un certain type de son et de ton et essayer de les réutiliser de manière différente, de les réagencer différemment pour avoir une palette d’émotions. Je ne voulais pas que chaque track soit complètement différente pour conserver une cohérence sonore. Je voulais que ça représente mon univers et que les gens qui écoutent me reconnaissent à travers tout ça.


M.L. Comment trouves-tu la scène électro montréalaise?


Ouri : Je la trouve très petite et pas super solidaire, mais extrêmement riche. Sérieux! Il y a des gens qui sont extrêmement talentueux. J’ai l’impression que tout le monde veut se démarquer. Tu sais, dans le rap, il y a toujours des groupes et des collectifs tandis que nous, en musique électronique, on est seul en studio. Je sens que ça change, mais j’ai l’impression que c’est plus solo présentement.


M.L. As-tu des coups de cœur locaux?


Ouri : J’en ai plein. Ce sont des gens avec qui je commence à collaborer donc c’est malade. Forever, Mindbath, Odile, Rosewater Ctz, Cri, Antony Carle et Keru Not Ever. Il y en a plein! Marie Davidson aussi que j’adore. Il y a Pelada avec qui j’ai fait une interview que je ne connaissais pas et qui performent à MUTEK. Ils sont géniaux.


M.L. Est-ce que tu trouves cela facile, en tant que femme, de faire ta marque dans ce milieu?


Ouri : Il y a une inégalité, mais j’ai la chance que les gens me prennent au sérieux. Certains techniciens gossent, mais la grande majorité des gens que je rencontre et avec qui je collabore ne me font pas sentir comme j’étais une petite chose, fragile. Les gens sont normaux avec moi. C’est à moi de me démarquer. Je ne ressens pas de discrimination négative ou positive. Du coup, je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde. Moi, j’ai la chance d’être fucking bien entourée!!!


M.L. Je parlais de dualité précédemment, j’ai donc préparé une série de thèmes ou tu devras choisir ce que tu préfères.


Coucher de soleil ou lever de soleil


Ouri : Lever de soleil

Violoncelle ou Moog (en occurrence le Sub Phatty)


Ouri : Moog…ehhh non, je ne sais pas en même temps parce que le violoncelle, c’est quelque chose vers laquelle je reviens tout le temps malgré tout. Par contre, j’utilise le Moog tout le temps.


Kaytranada ou Jacques Greene


Ouri : Hummmm, Kaytranada


Berlin ou Tokyo


Ouri : Berlin!


Live set ou session studio


Ouri : Session studio. Les lives, j’adore ça, mais ça m’angoisse. Je ne sais pas pourquoi. Dans le studio, personne ne te regarde.


M.L. Tu as dit lors de la conférence que tu essayais de brouiller les limites entre ces deux aspects puisque dans tes perfos lives, tu utilises exactement le même gear qu’en studio. Je trouve cela admirable et cela démontre une grande maîtrise de ton art. Ça fait combien de temps que tu mixes et que tu produis de la musique?


Ouri : Oui, je me dis que si je suis anxieuse sur la scène, je n’ai qu’à faire la même chose que je fais en studio, ça va casser le stress. J’ai commencé Maze en 2014 donc ça doit faire environ 3 ans que je fais de la musique électro. Avant je bidouillais, mais rien de sérieux.


M.L. As-tu un conseil pour les jeunes djs en début de carrière?


Ouri : N’imite personne. Écoute plein de choses mais n’essaie pas d’imiter personne.


M.L. Pour conclure, as-tu quelque chose qui s’en vient à l’automne?


Ouri : Oui, un EP de trois chansons avec Mindbath!


M.L. Génial. Enfin, merci beaucoup Ouri et bon MUTEK!


Pour écouter OURI : https://ourimusic.bandcamp.com/


Le festival MUTEK a lieu du 22 au 27 août 2017. Les événements se déroulent dans le Quartier des spectacles, à la Société des arts technologiques, au Monument-National, au Métropolis, à l'Édifice Wilder Espace Danse et sur la scène extérieure gratuite placée sur l’Esplanade de la Place des Arts.


Pour plus d’informations, visitez le http://www.mutek.org/


 
 

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