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Entrevues


Dans le cadre des 12 jours contre la violence faite aux femmes ,  la Gazette des Femmes  et le Conseil du statut de la femme ont fait paraitre un dossier spécial Les violences faites aux femmes : le coeur à la vie. La journaliste Mélina Nantel y signe deux articles qui portent tant sur les causes que sur les solutions à cette problématique . Marjorie Champagne l'a rencontrée : 


Marjorie Champagne  -Pour contrer les violences faites aux femmes, c'est important de les comprendre , de les nommer d'abord, et vous affirmez dans votre article que les violences de genre ne peuvent pas être prises et comprises en silo. Qu'est-ce que vous voulez dire par là ? 


Mélina Nantel - Ce qu'on entend par là , les violences ne peuvent pas être prises en silo, parce que la violence de genre c'est pas seulement le fait d'une action violente d'un individu sur un autre . Ce que je veux dire , c'est que les causes profondes de la violence de genre sont issues d'un rapport de forces qui est historiquement construit. Donc pour comprendre la violence de genre, il faut comprendre le système patriarcal dans lequel cette violence-là s'inscrit.


MC - Ça date de loin cette histoire de pouvoir de l'un sur l'autre, de l'homme sur la femme. Quand on pense à la violence, Mélina, on pense souvent à des coups physiques, marques sur le corps, mais la violence verbale, elle est tout aussi importante. Comment cette violence s'exprime, et quels sont ses effets?


MN - La violence verbale, parfois va être utilisée de pair avec la violence physique. Mais ce n'est pas toujours le cas , c'est un type de violence qui va être utilisé pour intimider, humilier, contrôler une personne. Puis ça peut se retrouver dans toutes sortes d'interactions ,que ce soit entre deux inconnus, des voisins, des collègues, des amis, dans des conditions de travail aussi parfois , et puis évidemment, dans des situations de violence conjugale. Donc c'est une violence qui peut être plus difficile à reconnaître, parce que souvent elle peut être banalisée, même ignorée. Ce qui est intéressant de savoir, c'est qu'une étude réalisée il y a quelques années par des chercheurs de l'Université McGill a prouvé, en fait, que la violence verbale peut être aussi néfaste que la violence physique. Ils sont arrivés au constat que la douleur psychologique et la douleur physique activent les mêmes parties du cerveau. Donc évidemment, les conséquences de cette violence -là peuvent être extrêmement vastes, ça passe de l'anxiété à la dépression, puis ça peut s'inscrire dans le très long terme. Aussi, une chose qu'il est important de mentionner, c'est que dans le cas de la violence faite aux femmes, souvent les enfants vont être des victimes collatérales de cette violence là.


MC -oui, quand ils sont témoins...ça peut être aussi très dérangeant , terrorisant !


MN - Terrorisant, traumatisant même, parce que d'entendre, de voir, d'être exposé à de la violence conjugale pour un enfant, ça va créer un traumatisme qui a des effets non seulement sur le court terme, mais aussi sur les gènes et sur le cerveau. Quand on parle de violence conjugale, c'est important de prendre les enfants en compte dans les victimes.

(....)

Pour écouter l'entrevue  complète : https://www.facebook.com/quebecreveille/videos/922080831773962

Pour consulter les deux articles de Mélina Nantel dans la Gazette des Femmes : 
Violences liées au genre : les comprendre, les contrer

Violence: des solutions collectives et concertées


 
 

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