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Vie culturelle
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Photo : Adrián Morillo

Par Julien Loubière

Joué en première mondiale au Grand Théâtre ce mercredi, le spectacle de danse contemporaine Frontera évoque entre autres la surveillance de masse et les frontières. Ces thèmes d'actualité ne restent toutefois qu'un support à un spectacle avant-gardiste centré sur la performance.

"La danse est fondamentalement une prise de risque et une ode à cette dernière" lit-on sur le site Web de la compagnie de danse multimédia Animals of Distinction (AoD). Double prise de risque ici : celle du Grand Théâtre pour sa programmation dont il faut saluer l'audace, mais aussi celle de tous les protagonistes du projet (producteurs, chorégraphes...) peu préoccupés par la rentabilité d'un spectacle éprouvant et radical. 

Les 14 danseurs et danseuses présent·e·s sur scène ont fait preuve pendant une bonne heure d'une grande générosité dans l'effort, allant même jusqu’à improviser à partir de la trame musicale répétitive et hypnotique de la formation Fly Pan Am. Ces derniers jouant en direct sur scène ! La musique de Fly Pan Am est bien loin d'être décorative, elle a même été régulièrement au premier plan avec des séquences bruitistes, prolongeant l'expérience limite proposée par Dana Gingras. La mise en lumière assurée par United Visual Artists a naturellement joué avec la notion de frontière, en masquant puis en dévoilant les corps en mouvement.

Dana Gingras parvient à montrer à travers ce spectacle combien les frontières sont poreuses, arbitraires. Elle semble s'opposer aux nationalismes de tous bords qui assènent l'inverse. AoD joue parfois avec la lumière comme s'il s'agissait d'une substance nourrissante. Mais à d'autres moments la lumière a semblé épier les artistes et les faire fuir... Frontera est avant tout un spectacle visuel, une expérience multimédia exceptionnelle et complètement immersive... si l'on accepte d'être bousculé !

 
 

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