L’administration Marchand a présenté mercredi son 5ème budget. Qualifié de « l’un des plus complexes jamais réalisés » par le maire, le budget 2026 se caractérise par une hausse de taxes sous l'inflation, des optimisations dans la masse salariale de la Ville et une hausse des dépenses de 4,1%.
Julie-Anne Perreault - CKIA - IJL
Tel que précédemment annoncé dans les médias, l’équipe de Bruno Marchand s’est dite fière de présenter la plus faible hausse de taxe des 5 dernières années, qui se situe sous l’inflation. Pour une résidence unifamiliale moyenne, la variation totale de la facture sera de 1,9%, et pour les commerces, l’augmentation annuelle prévue est de 1,4%.
Parmi les grands changements annoncés cette année, Québec a pris la décision d’uniformiser les taux de taxation de chaque arrondissement pour la première fois depuis les fusions. Puisque la dette de l’ancienne ville de Québec pesait lourd dans l'ensemble des finances, cette décision entraîne des disparités selon les différents secteurs.
À titre d’exemple, pour une maison unifamiliale d’une valeur de 379 000$ située dans l'ancienne ville de Québec, maintenant la Cité-Limoilou, l’économie sera en moyenne de 20$. L’effet inverse se produit cependant pour le même type de résidence dans un autre secteur, tel que Val-Bélair, où les hausses sont à 2,8%. Dans les faits, 60% des résidents de la Ville de Québec, qui sont propriétaires d’une résidence similaire dans les arrondissements de Beauport, Cap-Rouge, Charlesbourg, Lac Saint-Charles, Loretteville, Sillery, Sainte-Foy ou Vanier, verront leur compte de taxe passer de 3 311$ à 3 410$, soit une hausse moyenne de 99$, qui équivaut à 2,99%.
Selon le directeur général de la Ville de Québec, Luc Monty, il y a « toujours eu des variations d’années en années selon les quartiers ». Ce changement engendre une perte de revenu de 218M$ pour la ville :
Des économies internes pour limiter la hausse de taxes
Dans ses efforts d’optimisation des dépenses, la Ville réussit à économiser près de 47 M$, notamment grâce à une réduction des frais administratifs — incluant l’abolition par attrition de 60 postes — à une optimisation de ses espaces locatifs et à une diminution des coûts liés à l'entretien des bâtiments.
La Ville prévoit aussi optimiser ses opérations de déneigement et dégager près de 3 M$. Pour Maxime Elmaleh, conseiller municipal du district de Neufchâtel–Lebourgneuf et responsable des finances au comité exécutif, l’administration souhaitait également revoir ses dépenses à l’interne :
La Ville comptera sur des revenus supplémentaires
Le budget 2026 prévoit des revenus supplémentaires de 20,1 M$ associés à la livraison de divers services tels que : l’ajustement des tarifications fiscales relatives à la gestion de l’eau et des matières résiduelles (12 M$), la majoration du taux de taxe applicable aux terrains vagues desservis (5,6 M$), l’indexation générale de 2,0 % des tarifs sur les biens et services fournis par la Ville (1M$) et l’augmentation de la tarification des stationnements sur rues de 3,25 $ à 3,50 $ l’heure (500 K$).
Ensuite, le service de la dette affiche une contribution à la hausse de 0,8%, pour 16,1M$ : « Pour une grande ville, on est vraiment dans une position privilégiée et on va continuer de s’améliorer », ajoute le maire de Québec, Bruno Marchand.
Une année d’investissement
Tel qu’annoncé lors de la campagne électorale, l’administration Marchand veut miser sur la sécurité publique. Cet engagement se traduit par l’ajout de 12 M$ aux effectifs et par 22,2 M$ en investissements. Le budget 2026 propose notamment l’ajout de 50 effectifs au Service de police et de 35 au Service de protection contre les incendies.
« Gouverner, c’est choisir. Choisir c’est renoncer, et il y a des dossiers sur lesquels on ne renonce pas. »
- Bruno Marchand, maire de Québec.
Pour une quatrième année consécutive, le montant investi en itinérance augmentera, jusqu’à atteindre 5,4M$ pour 2026, une hausse de 700 000$ par rapport à l’année dernière.
En matière de logement, le maire Marchand a aussi mentionné que l’année 2026, sera une année marquée par les mises en chantier :
Le tramway de Québec figure aussi parmi la liste d'investissements. Le montant annoncé de 347M$ s’inscrit dans le plan décennal d’immobilisation 2026-2035.

Les élus de Respect Citoyen — Marc Roussin, Stéphane Lachance et Mélanie Sauvé — commentent le budget 2026 présenté par l’administration Marchand. Photo : Julie-Anne Perreault.
L’opposition dénonce un manque de transparence
« Si j’avais à donner une note à ce budget, je lui donnerais la note de 6/10. »
- Stéphane Lachance, chef de l’opposition officielle.
Le chef de Respect Citoyen a souligné le travail réalisé, notamment autour des réductions administratives de la Ville, tout en dénonçant les inégalités de taux entre certains secteurs:
« Moi je considère qu’on doit donner l’heure juste aux citoyens, puis je ne pense pas que c’est de cette façon qu’on donne l’heure juste », a-t-il ajouté au sujet du taux de 1,9% qui ne touche en réalité qu’environ 40% des résidents.
Pour le représentant de l’opposition, accompagné de Mélanie Sauvé, élue dans Sainte-Thérèse-de-Lisieux, et de Marc Roussin, élu dans Lac-Saint-Charles–Saint-Émile, des questions subsistent concernant l’impact de l’optimisation du déneigement, qui permet d’économiser 3 M$.
Sans surprise, le tramway a également été évoqué par l’opposition, qui dit vouloir prendre tout le temps nécessaire pour analyser le budget en profondeur.
« Je ne pourrai jamais vous dire que c’est un bon projet. C’est un mauvais projet. Je ne changerai jamais d’avis là-dessus ! »
- Stéphane Lachance, chef de l’opposition officielle
