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Actualité

Musique
Pop velours

La Noce de laine, c’est plus que de simples concerts. C’est une fête de trois jours sur un site patrimonial majestueux. C’est une rivière aussi déchainée que les performances de groupes tel que Corridor, Frente Cumbiero et Qualité Motel. C’est le soleil qui plombe sur des gens qui se marient pour 10$ (de fausses unions, bien sûr) au milieu de la nature enchanteresse du site de l’ancienne pulperie de Chicoutimi. C’est aussi l’odeur des patates et des churros qui émane de food-trucks de restaurateurs du coin. Sans oublier les tatoueuses, comme Laneedrak, qui vous gravent dans la chair un souvenir de cette fin de semaine épique.

Pour un festival qui n’a même pas encore soufflé dix bougies, on peut dire que l’événement est organisé avec brio. En plus, pour l’édition 2025, la programmation ne laissait aucune place à la déception : les icônes de la musique québécoise des vingt dernières années se succédaient sur les diverses scènes de La Noce dans un balais incessant de concerts tantôt rock, tantôt électro, hip-hop, pop, folk… C’est d’ailleurs la bande montréalaise TEKE::TEKE qui a lancé le festival dans un délire rock aux influences japonaises doublement arrosé de psychédélisme et de talent. Leur performance hypnotisante laissait présager une fin de semaine des plus hallucinantes.

Il y avait aussi des artistes d’ailleurs, comme le déjà légendaire P’tit Béliveau qui a offert un show haut en couleur et riche en pyrotechnie. À entendre la foule s’époumoner pour chanter les hymnes du p’tit homme de Baie Sainte-Marie, n’importe quel néophyte aurait pu croire que P’tit Béliveau est un artiste de la Belle Province.

 

Coups de cœur

 

 

            Pour être bien franche, tous les spectacles du jeudi répondaient aux attentes d’une festivalière aguerrie comme moi. Toutefois, le show qui m’a le plus surprise est sans conteste celui du groupe Comment Debord. Dans le décor pittoresque d’un bâtiment industriel en ruine, mis en scène par Geneviève Grenier et Daphné Brisette, la troupe a livré une performance plus funky et rock que ce que l’on trouve sur leurs albums studio. Ils nous ont même fait plaisir avec une nouvelle chanson des plus groovy.

 

            La Noce se démarque d’autres festivals avec ses shows qui débutent tôt en après-midi. Le vendredi, c’est Marie-Pierre Arthur qui a pris d’assaut la grande scène en premier, dès 14h30. Une grosse averse a balayé le site juste avant que son spectacle commence. La pluie semblait même vouloir revenir, mais les mains ensorcelées de la chanteuse sur sa basse Fender sunburst ont su chasser la grisaille. C’est donc sous des rayons chauds et dans une ambiance festive que la jeune femme et son groupe ont livré une performance mémorable en interprétant des classiques de son répertoire comme « Rien à faire », des joyaux issus de son dernier album tel que « Paradis », sans oublier une version quasi punk-rock de « Si tu savais ». J’ai déjà hâte de les revoir à Québec cette semaine !

 

            Personne ne sera surpris d’apprendre que le concert des Trois Accords fut malade ! Les gars ont beau chanter les mêmes refrains depuis vingt ans, ils savent toujours faire crier les foules. Et c’est ça qu’on aime des festivals qui mettent l’accent sur des artistes franco-québécois. Il y a quelque chose de rassembleur dans le fait de chanter des vers d'oreilles indémodables comme « Grand champion » ou « Hawaïenne ». Je peux vous dire qu'un spectacle des Trois Accords au Saguenay, ça revigore une fleur de lys un peu fanée !

 

            Rares sont les groupes, en 2025, qui s’autorisent à partir dans des délires instrumentaux dignes des groupes rock des années ’70. Les virtuoses du super groupe Bon Enfant, eux, font partis de ces spécimens quasi éteints. Leurs concerts prennent racines dans leurs pièces enregistrées minutieusement en studio, certes. Mais live, le Bon Enfant est pas mal plus malin, sauvage même. Et c’est ça qui rend leurs performances si iconiques. Et la voix de Daphné Brisette, la chanteuse du groupe, accompagne si bien les torrents psychédéliques de chansons tel que « Magie ». Puis, que dire de la femme aux claviers, Mélissa Fortin ? Son savant doigté transforme chaque toune de Bon Enfant en véritable opus.

 

            Un orage étouffé, timide, a rôdé au-dessus de la Noce de laine toute la fin de semaine. Le ciel était menaçant lorsque Patrick Watson s’installa sur la grande scène. Cela ne l’empêcha pas de livrer une performance exquise et envoutante. Tout était au rendez-vous pour faire de ce show un moment épique : musiciennes et musiciens surdoués, éclairage hypnotisant, ambiance fébrile, foule réceptive à 110%. Patrick semblait en pleine forme et avait de la jasette. Au grand plaisir de l’audience, il prenait le temps d’introduire ses morceaux et de hyper les festivaliers. Après quelques pièces, la pluie s’est mise à tomber, ajoutant à l’ambiance mélodramatique du concert. Malheureusement, les éclairs ne se firent pas attendre longtemps. Le concert a dû être arrêté, jetant la foule dans un chaos semi cocasse. Néanmoins, ce demi-spectacle restera à jamais gravé dans ma mémoire.

 

            Je ne suis pas allée à bien des noces dans ma vie, mais je peux vous dire que La Noce de laine est de loin la plus belle que j’ai vue à date ! Chek8timi, je serai de retour l’an prochain pour de nouvelles noces !

 
 

Émiss
ions

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