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Actualité

Musique
Pop velours

Texte par Meggie Lennon

Photo par Kelly Jacob



En août dernier, Choses Sauvages ont lancé un premier simple intitulé Apophis. Cet extrait nous laisse entrevoir leur désir de nous offrir du matériel plus proche de ce qu’ils font “live”. Un son groovy qui fait danser, parfait pour faire la fête. À quelques jours de la présentation de leur spectacle “Rewerk” dans le cadre du Coup de Coeur Francophone, j’ai eu la chance de m’entretenir avec Tommy Bélisle, claviériste au sein de la formation.


Côté compo, vous êtes cinq, pouvez-vous nous expliquer votre processus créatif?

Nous sommes cinq chums qui se connaissent depuis vraiment longtemps. Marc et Félix se connaissent depuis la maternelle et sinon, les autres se sont rencontrés au secondaire. C’est à ce moment qu’on a commencé à jammer. On avait des tunes et on faisait des petits shows. Pour être franc, c’était un peu n’importe quoi. Puis, on est tous allés à des cégeps différents et on a dû mettre tout ça sur la glace comme on avait moins de temps mais par la suite, on est revenus ensemble naturellement. Notre dynamique de composition a toujours été ainsi: jammer un truc jusqu’à ce que ça devienne des tunes. Ce n’est pas comme dans certains autres projets où une personne arrive avec une chanson toute écrite et que les autres travaillent par la suite sur leur partie individuellement. On arrive au local, on plug nos shits et on jamme. On a développé un langage qui fait en sorte que si on crée quelque chose qui sonne "Choses Sauvages", on se regarde et on le sait. On monte d’abord la structure et en dernier, on ajoute les paroles. C’est super collaboratif. Il arrive qu’une personne arrive avec un refrain, qu’on l’écoute et qu’on décide si c’est bon ou pas. Ce n’est pas une dictature. Il faut toujours que ça fasse l'unanimité pour que ça passe. 


Côté évolution du son, vous êtes passés de l’anglais au français. Y a-t-il des chances que vous retourniez vers vos premières amours?

Non, vraiment pas. Nous composions en anglais parce qu’on trouvait ça plus musical. Nos inspirations à ce moment étaient anglophones mais on s’est vite rendus compte qu’on avait un accent, que ce n’était pas naturel et qu’on ne venait pas de ce milieu. Des fois, écrire en français, c’était stressant. On se sentait vulnérables mais du point de vue artistique, on préfère ça. Puis, c’est devenu de plus en plus facile à faire. 


Par curiosité, quels étaient vos premières influences comparativement à vos plus récentes influences?

Quand on a commencé, on trippait beaucoup sur Justice et Mr Oizo avec des synthés hyper agressifs. Par la suite, on s'est dirigé vers Breakbot et Metronomy. On trippait beaucoup sur leur son. On a donc désiré faire quelques de plus “cheesy”, avec des synthés et des bells. Ça devenait plus clair qu’on voulait se diriger vers ça. Notre idée de ce qu’est Choses Sauvages est beaucoup plus précise qu’avant. Ces temps-ci, j’écoute des trucs vraiment smooth style new-age. Ça fait du bien et malgré nos goûts musicaux qui diffèrent, on aime beaucoup écouter ce que les autres écoutent et échanger. 


Qu’est-ce que c’est que cette obsession pour les épées? Êtes-vous amateurs de GN? 

Ha! Non! C’est Marc, notre guitariste qui, lorsqu’il était jeune, prenait des cours de Kenjitsu et de Iaido, deux arts traditionnels de sabre japonais. Il était fucking intense là-dessus et chez ses parents, dans sa garde-robe, il a toujours eu un tas d’épées. Quand on faisait des party chez lui, on finissait parfois par se battre avec ces épées. De plus, on a tous un passé un peu Lord of the Rings et manga donc souvent, quand on est dans la van, Marc et Félix parlent de Lord of the Rings de façon quasi-obsessionnelle et s’obstinent sur les détails les plus anodins. Puis, pour pousser la blague, on a décidé de faire graver des épées et les vendre en tant que merch. On en a d’ailleurs acheté plusieurs pour le show de POP Montréal et là, on espère les vendre! (Avis à tous et à toutes) La prochaine étape: les bancs de scie Choses Sauvages. De vraies idées de génie!


Ces derniers temps, il y a plusieurs groupes ayant pris une tournure plus disco and rnb. On peut penser entre autres à Le Couleur, Paupière et Les Louanges. Selon toi, “Is rock and roll dead”?

Hmmm...un petit peu. Non, mais je crois que ça soulève peut-être moins les foules. Évidemment, il y a toujours moyen de faire quelque chose d’original qui se démarque. Une chose est certaine: la formule du band est toujours plus gagnante que de voir un duo où tu ne comprends même pas ce qu’ils jouent. Avec un band, c’est plus raw, on ne sait jamais ce qui va se passer, il y a un côté imprévu qui est en soi plus “rock”. 


L’écoute de votre album studio et celle que l’on a de vous “live” sont très distinctes, est-ce que le nouvel album va tendre à être plus rapproché de l’expérience live?

Oui, tout à fait. C’est ce qu’on voulait. On a mis la table avec le 1er album. Quand on l’a composé, on avait une vingtaine de tunes et on a décidé de garder les 10 plus smooths. Par contre, on aime beaucoup mettre le party pendant les shows, on veut que ça lève et on désire maintenant prendre cette direction.


Pour Rewerk, on peut s’attendre à quoi?

Pour ce spectacle, on a fait des remixes de toutes nos tunes. On a refait tous les arrangements. On a exploré des zones qu’on ne retrouverait pas nécessairement en album mais c'est définitivement dans l’optique de faire le gros party. On travaille avec Philippe Marquis et Pestacle pour la scénographie. On va se diriger vers une esthétique berlinoise et des versions plus électroniques des tunes mais je ne peux vous en dire trop!


Le spectacle Rewerk se déroulera dans le cadre du Coup de Coeur Francophone 2019 le 8 novembre prochain. Pour plus d’informations, visitez la page Facebook du festival: https://www.facebook.com/pg/Coupdecoeurfrancophone/events/


 
 

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