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Vie culturelle
Entrée de secours

Voilà une semaine que se sont achevées la 5e édition du festival Phoque OFF, et la 32e édition de l'événement RIDEAU (anciennement appelé Bourse RIDEAU). Nous avons, pendant les quatre soirées, vu quantité de shows et pu apprécier de bien bonnes nouveautés, qu'on vous partagera assurément sur nos plateformes et au cours de nos prochaines émissions musicales. 

L'événement RIDEAU rassemble pendant 5 jours, 1200 professionnels d’ici et d’ailleurs. C'est le plus important rendez-vous francophone des arts de la scène en Amérique pour favoriser la rencontre entre œuvre et public. Ça permet aux producteurs et agents de spectacles de nous faire découvrir des artistes d’envergure et en devenir; bref un réseautage entre professionnels et médias aussi. Fait à noter, RIDEAU ouvre aux public de nombreuses vitrines gratuitement (une cinquantaine) afin que le public ait un avant gout d'une multitude d'artistes (autant en théâtre, danse, chant, etc.) 

Se sont notamment produits dans les quelques salles majeures  : Octopus, De temps Antan, Yannik Rieu, Jazzlab orchestra, Lou-Adriane Cassidy, Sam Tucker, Salomé Leclerc, Fouki, Qualité Motel, Matiu, Simon Kearney, Roxanne Bureau, Témé Tan, Emilie Khan, Kandle, Jérôme 50, Choses sauvages, Les Louanges, etc.

Le Phoque off quant à lui se présente comme un complément de RIDEAU. Catalogué pendant les premières éditions comme le OFF de RIDEAU, le festival fait désormais route seul, et n'a rien à envier à l'autre.  Le Phoque OFF se décrit comme un FESTIVAL DE VITRINES, TABLES RONDES ET RÉSEAUTAGE DE LA DIFFUSION ALTERNATIVE. il se tient aussi dans la Ville de Québec, dans les salles dites plus alternatives (Pantoum, Ampli, District, Anti Bar, D'Auteuil, Ste-Angèle, Fou-Bar, etc.) C'est plus d'une centaine de spectacles de fin de soirée ou en formule 5@7, en plus d’une série de 6 panels sur les réalités du milieu alternatif intitulée Messe Basse. Bref, vous l'aurez compris, ce festival vous fait découvrir ce que vous venez d'entendre sur une radio alternative ou que vous ne connaissiez pas. Une terre de découverte. De plus, il tente de comprendre et faire comprendre ce marché alternatif, de se faire entendre. Le Phoque OFF espère dans ce fait être reconnu et soutenu : avec ce qu'il nous offre cette année, espérons que le message passera! (à noter de plusieurs centaines d'accréditations PRO ont été distribuées, ce qui indique que les invités de RIDEAU s'intéressent grandement désormais au Phoque OFF). 

Bien que RIDEAU présente pour le «Grand public» des artistes que nous connaissons mieux, c'est toujours un plaisir de découvrir des artistes hors-Canada, et (re)voir des artistes de grande qualité! 

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Nous avons, le jour 2, commencé par un 5@7 organisé par Ambiances Ambiguës et Simone Records. Arrivé trop tard (job de jour oblige), nous manquons KLAUS à regret, mais découvrons Annie Sama. Véritable bête de scène, accompagnée aux claviers, elle se déhanche aux rythmes de sa musique électronique, tout en maitrisant le débit. Elle harangue la foule réunie au Drague et ne lâche rien pendant les 20 minutes. Productrice multidisciplinaire (Québec - Congo) évoluant en musique, danse et mode, elle offre une pop industrielle, aux influences électroniques qui nous rappelleront du Mozart's Sister en transe!

S'en suit Laurence-Anne, l'artiste kamouraskoise établie à Montréal, qui présente son tout nouveau stock (lancement de son album Première apparition le 28 février au Pantoum). Elle arrive accompagnée de ses cinq musiciens pour 20 excellentes minutes. J'avais hâte d'entendre le live, après l'album tant écouté. Et elle livre. Solidement. Un saxophone, deux claviers, deux voix, et les longues envolées rock-psyché à la guitare : du beau, de l'écorché, du doux. C'est prometteur et généreux. Quant à ses textes, elle les puise dans un quotidien de questionnements, d'analyses, d'espoir. On la verra dans le public à de nombreux shows de qualité pour le reste du festival. 

Laurence-Anne

C'est Anatole qui finit le 5@7, en formule trio (clavier, drums). Une formule que nous découvrirons pour la première fois. Et la magie opère de la même façon. L'énergie d'Anatole est toujours autant présente, même pour 20 minutes à trois sur scène. Il enchaine les succès de ses deux albums, et prendra le temps d'aller à la rencontre de la foule, ou de monter sur les tables hautes sans tomber, grâce à la réactivité du technicien qui aura su tenir la table. Gagnant.  

En soirée, nous faisons un détour par l'Impérial afin d'y voir Jérôme 50. On entendra quelques uns de ses derniers morceaux, dont Hiérarchill, au cours de laquelle il grimpe en haut de son échelle (symbole!). Philippe Gagné l'accompagnait à la flute traversière, un ajout que je n'avais jamais vu dans les premiers show de Jerome 50, mais très complémentaire. L'artiste issue de la banlieue de Québec aura su faire rire, sourire et faire réfléchir la foule quant au sens plus ou moins loufoque de ses chansons. 

Après Jérôme 50, on nous présente Kandle. L'artiste installée désormais à Montréal n'aura fait qu'une bouchée du public qui peu à peu se réveille. Les riffs de guitare, sa voix et les mélodies puissamment mélancoliques emplissent la salle rue St-Joseph, et on ne peut qu'admirer l'artiste, écouter ses textes fort engageants. Quant à ses musiciens, ils ont su accompagner le tout, de façon magistrale. C'est à ce point incroyable qu'en 20 minutes, les artistes peuvent vous transporter ailleurs. Bien entendu, ils livrent ce qui leur semble le plus judicieux, qui donne envie d'en avoir plus, et qui nous laissent sur notre fin. C'est ce que dira Kandle : «si vous voulez me vois plus longtemps, bookez moi». Le message est lancé aux diffuseurs et producteurs dans la salle. 

Kandle (Crédit : Ève Dickson) 

On continue notre soirée vers le Pantoum, où le Phoque OFF a programmé le lancement du tant attendu (par moi) nouvel album de BarrdoL'éternel retour. COUP DE POING dans la face! Wow. Pierre-Alexandre, membre de FUUDGE, lead le projet Barrdo, mais s'est encore bien entouré. Avec lui, ce sont trois des quatre membres de FUUDGE qui compose le groupe, dont David Bujold qui a réalisé ce dernier opus. Tout ce que ces gars touchent, produisent ou essaient est à date de grande qualité. L'éternel retour parait s'étirer dans tous les sens, parait prendre des sentiers peu orthodoxes, et c'est ce qu'on aime justement, car le tout se tient finalement. Le morceau fleuve L'éternel retour en show est tout simplement magnifique. De même que Le Voilà, ou les quatre voix en canon ont offert une quasi-émotion à la foule grandissante (obligeant le pantoum à refuser du monde). Bien hâte de les retrouver à Québec. 

Pierre-Alexandre de Barrdo, avec sa guitare en feu!

Par la suite, on a pu revoir le groupe de Québec Élégie que l'on avait pas vu depuis quelques temps. À comparer à leurs débuts, le groupe est vraiment plus à l'aise et fluide, il se construit davantage et ça se voit sur scène. Simon Kearney est désormais le drummer de la formation, depuis tout récemment. Pour terminer la soirée, nous découvrons le groupe stoner rock Birmani, venu de Montréal. Solides lignes de basse, bien que la voix manquait de mordant et les rythmes étaient plutôt répétitifs pour une vitrine; mais le rendu était puissant et martelant.

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Pour la deuxième, journée, nous avons fait notre tour au D'Auteuil en 5@7 pour voir Lou-Adriane Cassidy présenter notamment son nouvel album, C'est la fin du monde à tous les jours. Mission réussie. Délicatement, la salle pleine s'est pâmée devant la jeune auteure-compositrice-interprète qui a su atteindre la foule. Une voix suave, un son pop-folk accrocheur. Suivaient Sam Tucker et Salomé Leclerc. Une découverte pour le premier, qui m'a t on appris était passé à l'émission La Voix. C'est beau, un folk enchanteur, digne d'un road-trip, on embarque facilement. Moins mon style cependant, mais un bon moment partagé et des visages souriants dans la foule. Quant à Salomé Leclerc, je découvrais ce dernier album, Les choses extérieures. Impressionnante toujours, elle qui cumule la réalisation, les compositions, le texte, elle n'en finit de surprendre son public. Cette vitrine nous a permis de faire connaissance avec l'artiste, qui offre sur cet opus des textes plus introspectifs, un arrangement plus posé parfois, mais tout aussi porteur. 

Avant de terminer la soirée avec le Phoque OFF, je voulais découvrir le groupe de rock français Radio Elvis, que RIDEAU avait booké. Wow! bien qu'au premier coup d'oeil, ils ont «l'air» beaucoup français, on pourrait tomber dans le cliché, mais ça serait se tromper. Poétique, frénétique, dérangé, voici ce qu'on pourra retenir du trio français. Alors qu'au début, le rock livré est classique, presque posé, on s'arrêtera aux paroles pour tenter de comprendre le sens et la raison d'être du groupe; puis peu à peu, alors que le chanteur laisse sa guitare, il devient juste déchainé. Le groupe s'éclate alors sur un morceau quasi psychédélique, dans les loops infernaux (on aime!), avant de revenir plus posé comme un retour au calme après avoir clamé ce qu'ils avaient à dire au public par la parole ou les instruments. 


Radio Elvis (Crédit : Llamaryon) 

De l'impérial, je me dirige directement à côté au District, pour LA soirée que j'attends du Phoque OFF. 
Victime, Bon enfant et Zouz pour termine le tout.  
Bon enfant jouait en deuxième en deux formations loud, comme l'a précisé leur chanteuse, Daphné Brissette (Canailles). Ce nouveau projet qui se produisait pour la 2e fois de son existence en quelques jours, a su charmer la salle. Guillaume Chiasson (Ponctuation, Jesuslesfilles) à la voix et guitare, Alex Burger à la basse, Etienne Côté (Canailles) aux drums et Mélissa Fortin au piano complètent le tout, pour offrir un florilège rock empreint de yéyé distorsionné, de nostalgie des 70's, sur un timbre de voix de Daphné Brissette parfaitement en phase. Excellent découverte : un EP et quelques extraits à venir dans les prochains mois selon le groupe. Et ils seront au Pantoum, le 8 mars prochain!

Bon enfant

La formation de Québec, Victime, ouvrait la soirée. Pour résumer le 20 minutes, Simon Poupon-Provencher a échappé ses deux guitares (gestes parfois volontaires, parfois non-volontaires, à voir) mais n'en a brisé qu'une au manche. Soirée réussie me direz-vous. Oui, Laurence Provencher aux voix et à la guitare et à la console, était virulente, n'en laissait pas passer une. Bref, Le fuzz noise-rock m'a envahi et encore une fois laissé sur le derrière. Gros respect pour ces trois comparses, sans oublier de mentionner aux drums, l'excellent Samuel Gougoux, et une apparition de Fria Moeras au saxophone

Victime (Crédit : Nicolas Padovani)

Ceux qui fermaient la soirée au District ont déjà fait parler d'eux, notamment sur les ondes de CKIA. Fébrile, je découvre les membres de Zouz après avoir visionné quelques vidéos d'eux en ligne et écouter les EPs sortis en rafale dans la dernière année. Des montagnes russes autant dans l'exécution que les sensations qu'ils procurent. Puissance vocale, timing parfait dans les rythmes, un passage acoustique vient déranger à l'occasion les brutales séquences noise-psyché-rock. On ne fait pas dans la retenue ou la dentelle avec Zouz, mais on sait quand doser et quoi vous envoyer dans les oreilles. Pur délice. 
Revoyez les le 12 avril prochain au Pantoum. 

Zouz (Crédit : Nicolas Padovani)

J'aurais le temps de passer au D'Auteuil voir le groupe Caravane qui n'a pas perdu une once d'énergie. Ils ont su comme personne réveillé les spectateurs encore présents à 1h du matin. Présentant Supernova, Dominic Pelletier au chant s'est (comme toujours) jeté dans la foule, se débattant à travers un public heureux de le supporter. On a eu droit un bon mosh pit dans les règles, alors que Méthot faisait aller ses solos à la guitare. Prodigieux rock qu'on aime toujours voir! Rares sont les groupes qui peuvent se targuer de mettre une telle ambiance en démarrant un show à cette heure tardive. Le dernier opus a pris une tournure intéressante. Le groupe évolue, grandit selon ses influences nouvelles sans perdre ce qui les caractérise depuis le début : le gout de partager et d'offrir quelque chose d'intense au public. Bref, une relation qui se bâtit sur le long terme. 

Caravane (Crédit : Ève Dickson) 

- Pour l'aperçu des Entrées libres de RIDEAU : https://associationrideau.ca/fr/rideau-2019-programmation/entrees-libres 

- Pour voir la programmation complète et impressionnante du Phoque OFF : 


 
 

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