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Actualité

Vie culturelle
Entrée de secours


La fanfare (Photo : Louis Laliberté)


Photo couverture : Lydia Kepinski (Crédit : Louis Laliberté)


Le Festif! s’est de nouveau surpassé pour cette 10e édition. Avec les quelques nouveautés comme la scène flottante, les différents bars clandestins, de nouveaux lieux pour les concerts Imprévisibles, le public n’a eu que l’embarras du choix. Et c’est bien l’unique problème si l’on doit en trouver un au festival. On ne peut pas tout voir en même temps! Il a donc fallu faire des choix, parfois difficiles. Retour en mots et images sur l’édition 2019 du Festif de Baie-Saint-Paul. Pourquoi un retour difficile? Parce qu'on se rend compte qu'il faut attendre une autre année


Jour 1 : à notre arrivée du jeudi, nous sommes déjà invités à souper par les locaux qui nous hébergent. Afin de nous en mettre plein la vue, ils nous présentent LEUR vue de leur chalet pour la belle saison : une vue surplombant le fleuve et l’Ile-aux-coudres (à 10 minutes du centre!). Hospitalité : + 1000 points! Si on ne vous l’avait pas encore dit, allez au Festif c’est rencontrer les habitants de Baie-St-Paul, découvrir leur générosité et leur admiration pour l’événement.


Une fois repus, nous voilà en route pour re(découvrir) Qualité Motel et Chroméo (nous étions trop en retard pour apprécier le projet de Vincent Roberge, Les Louanges). Pour commencer un festival tout en énergie, Qualité Motel est une médication toute indiquée : énergique, un public sur le gros party (il faisait encore jour). Même ceux qui ne voulaient pas danser n’ont pu résister aux claviers, orchestrations et visuels de la troupe sherbrookoise. Le duo électro-kitsch Chroméo a ensuite pris les devants de la scène en remerciant le public de Baie-Saint-Paul : le guitariste-chanteur de la formation a particulièrement apprécié le fait de pouvoir échanger en français, eux qui tournent à travers le monde. Ils ont présenté le dernier album et sont aussi revenus sur les classiques au plus grand bonheur la foule, déjà bien présente pour un jeudi soir.



Chromeo (Photo : Caroline Perron)

Une fois le show terminé, direction les Jardins François (anciennement gérés par les Franciscaines). Alexandra Streliski y présentait un show intime dans cet havre de paix, verdoyant (quelques centaines de personnes présentes). À la noirceur, le piano posé sur un plan d’eau, on pouvait apprécier les visuels et l’histoire que conte son album Inscape. Douce, intense, brutale, émotive, difficile de décrire la musique de l’artiste. Mais nous sommes tous ressortis comme nuageux ou stone, impressionnés par ce qu’on venait de prendre dans nos oreilles.



Alexandra Streliski (Crédit : Francis Gagnon)

Jour 2 :

Direction le quai après le déjeuner pour aller écouter Laurence-Anne et Ariane Moffatt sur le fond de carte postale qu’est le fleuve. Un double plateau incroyable. Un choix de programmation judicieux, bien que l'éclectisme et l'originalité de la musique de Laurence-Anne soit davantage venue me chercher que celle d’Ariane Moffatt. Il n’en demeure pas moins que le public a repris les succès de la deuxième sous un soleil de plomb. Laurence-Anne présente encore sur la route des festivals son premier album sorti plus tôt cette année : Première Apparation. Un album à classer dans je-vais-men-rappeler-longtemps. Allez écouter ça de suite si ce n’est pas déjà fait. 



Ariane Moffatt (Photo : Caroline Perron)



Laurence-Anne (Photo : Carline Perron)




The Castagne's (Photo : Louis Laliberté)


Après une baignade bien méritée dans le lit de la rivière, après s’être enduit de vase pour avoir une belle peau le reste du Festif, et ce tout juste à côté du quai (Forfait tout-inclus) nous nous dirigeons tranquillement dans la cour arrière du restaurant Tony Charlo sur la rue St-Jean-Baptiste. Depuis quelques années, s’y cache la scène Pantoum/La Bête. Et quelle découverte : le duo montréalais The Castagne’s. Le frère, Philippe, à la guitare/voix et la soeur, Marjolaine, à la batterie/voix. Nous avions besoin de leur musique en milieu d’après-midi. Du punk-rock-grunge à l’état pur, simple et percutant. Une bien belle découverte. 

 

Pour un besoin de climatisation de la part d’une membre de l’équipe et par curiosité, nous nous dirigeons dans la salle de spectacle de l'hôtel Germain, afin d’y entendre Stéphanie Boulay (la moitié des Soeurs, comme elle le dira si bien) et Safia Nolin. Mélodieuse, malicieuse, Stéphanie arrive sur scène avec ses deux musiciens (eux en robe de chambre, pour niaiser sur celle de Stéphanie). Elle livre son unique album solo (alors que sa soeur avait pris congé pour s’occuper de son nouveau-né), en plus de préciser que c’est l’un des rares shows qu’elle aura offert pour cet album. Chanceux que nous sommes... Un peu trop doux peut-être, mais on soulignera cependant un superbe travail dans la production et les enchaînements. Elle aura su nous tenir en haleine avec ses histoires et ses anecdotes. 

Place ensuite à Safia Nolin. Mes attentes étaient comme nulles, pour l’avoir seulement vue à ses débuts en duo avec son guitariste. je m’attendais à un show tranquille, relaxant. WOW MINUTE! cinq musiciens, des invités (Philémon Cimon et Pomme), des progressions rock à fesser le plancher et se balancer. Safia a fait du chemin, et ses chansons n’ont pas perdu de leur essence, ni leur signification. 



Safia Nolin (Photo : Caroline Perron)

Après avoir écouté du plus ou moins bon jam sur la place de l’église, entourant une tour style Saroumane plaquée d’écrans et de messages visuels subliminaux, direction la scène Desjardins pour voir la fin de la prestation endiablée de Quebec redneck Bluegrass project et se préparer pour le groupe new-yorkais Gogol Bordello. Mon Dieu! La troupe n’a pas perdu en énergie. pour les avoir vus en 2011 (Budapest) et 2014 au Festival d’été de Québec, mes attentes étaient hautes; elles ont été comblées. Enchainant succès, morceaux du plus récent opus, le groupe autour de Eugene Hütz et Sergey Ryabtsev (qui n’a plus de poil au menton!!!) a livré une prestation d’une centaine de minutes au cours de laquelle la foule n’a pas arrêté de sauter, danser, crier, chanter, suer, rire et j’en passe. Du plaisir, du plaisir pour souligner les 10 années du Festif. 



Gogol Bordello (Photo : Jay Kearney)

Alors qu’une membre de l’équipe se blesse gravement le pied en fin de soirée, nous sommes en mode urgence afin de la ramener à la maison où nous dormons et lui prodiguer des soins. Une fois rassurés, direction le garage du curé avec le reste du crew pour y voir les membres de la formation rock de Québec, Caravane, avec le chanteur Dominic qui comme à l’habitude finit porté par la foule, les jambes en l’air. Solos endiablés, chansons des trois albums dont le plus récent Supernova : les gars sont toujours autant généreux. 


Caravane (Photo : Caroline Perron)

Jour 3 :

Après la découverte de l'hôpital Baie-St-Paul (flambant neuf et avec très peu d’attente) pour y soigner la membre de l’équipe blessée au pied, après une location de fauteuil roulant pour la trainer et être mobile, nous voici en direction de la cour à Daniel et Jeanne pour un concert imprévisible : celui de Philémon Cimon et l’artiste française Pomme. Les deux artistes qui ont déjà collaboré offriront des morceaux de leur album respectifs, en solo et duo devant une foule conquise, assise sous les arbres dans la grande cour, avec une brise des plus agréables. 


Détour par le Maxi pour profiter des promotions locales et y déguster l’excellente bière du Festif brassé par la microbrasserie de Charlevoix, et nous voici en route pour l’opéra rock des Hôtesses d’Hilaire. Tout un concert. Après les avoir vus à l’Impérial de Québec, je souhaitais m’arrêter encore davantage sur les détails scéniques et théatraux. Impossible. La musique l’emporte sur tout. Les 12 musiciens/acteurs (dont Les hay babies, Anna Frances Meyer) enchainent les morceaux autour de l’histoire, faisant la critique des récentes popularités (avec ses hauts et ses bas), des téléréalités promouvant les nouveaux artistes, des réseaux sociaux, etc. D’ACTUALITÉ. 

Une performance incroyable qui mérite d’être en tournée encore sur les routes de l’Est du Québec. Éducatif, explosif, et musicalement jouissif. 



Les Hôtesses d'hilaire (Photo : Caroline Perron)

Direction ensuite la scène principale pour y voir la légendaire Marjo. Le public était complètement turn-up, probablement une des plus grosses foules de l’édition. Les générations s’entremêlaient, tous connaissaient par coeur les chansons, les enfants sur les épaules des parents frappant dans leurs mains en rythme, les rappels s'enchaînent, Marjo est plus que reconnaissante, ses musiciens aussi. Une formation rock comme celle-ci au Québec, c’est assez unique. Le fait qu’elle puisse faire encore lever les foules, et surtout son énergie et la façon dont elle vous envoie son «Yessir». Chapeau l’artiste. 

Nous regardons le début du show des Trois accords, et avons le temps d’entendre et de crier Hawaïenne, avant de nous diriger vers le garage du curé pour y voir la musique du groupe Teke Teke. Un de mes coups de coeur du Festif. Ça faisait plusieurs mois que j’attendais de les voir, après leur passage marqué au FME notamment. Bluffant. Maya Kuroki à la voix est hallucinante, tandis que s'enchaînent les guitares, flûte, claviers sur un son 80’s rock nippon. Ça demeure un lointain hommage à l’artiste japonais Takeshi Terauchi. Une leçon de psychédélisme rock envoûtant, comme une séance spirituelle à laquelle nous étions tous connectés. 



Teke Teke (Photo : Jay Kearney)

Nous finirons la soirée au sous-sol de l’église pour y voir se produire Choses Sauvages et Lydia Kepinski. Autant vous dire que nos tympans en ont pris pour le grade. L’éclairage était hallucinant et l’ambiance tropicale habituelle apportait une touche aux prestations. Les musiciens de Choses sauvages ont comme d’habitude tout défoncé, même avec une flute traversière. Le chanteur finira en chest (le contraire nous aurait étonné). Quant à Lydia, ses musiciens sont juste d’un autre calibre. Ça apporte à ses textes et ses arrangements quelque chose d’insoupçonné. Nous vibrions littéralement et figuralement de l’intérieur. 



Choses Sauvages (Photo : Jay Kearney)

La Fanfare Always Drinking Gipsy a cloturé la soirée, en démarrant sur le parvis de l’église et se déplaçant sur la rue St-Jean-Baptiste. Des centaines de personnes suivaient le cortège, euphoriques, alors que la formation ne s’essoufflait pas! Magique. ils ont continué jusqu’à ce qu’ils se se trouvent en face d’une autre fanfare, Gipsy Pig :o Combat de fanfares (tu ne peux espérer mieux pour souligner une 10e édition). 


Bravo au festival, nous finirons encore une fois sur une très bonne note, une quasi-perfection dans l’ambiance et le déroulement. L’équipe s’efforce de ne rien dénaturer tout en offrant de l’originalité et du renouveau pour chaque édition. La ligne est mince : mais c’est encore une fois un sans-faute. Merci pour tout, merci à l’équipe et à l’accueil. 


Un aperçu du show de Jerôme 50 sur la scène flottante de la rivière du Gouffre (Photo : Jay Kearney)


 
 

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