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Pop velours

Par Meggie Lennon. 


Pour tous ceux qui désirent vivre l’expérience du festival de musique par excellence, le FME (Festival de la Musique Émergente) est pour vous. Fondé en 2003, cet évènement de 4 jours se déroule à Rouyn-Noranda en Abitibi-Témiscamingue, autrement dit : « Fucking loin ».

C’est donc, le 1er septembre que j’ai quitté la Vieille Capitale pour aller écouter du beat au fin fond des bois. Comme il s’agit d’un « petit » 9h de route, nous avons décidé de faire un pit-stop à Montréal pour la nuit. Nous en avons donc profité pour aller voir l’hommage des chansons les plus obscures des  Beatles au Quai des Brumes donné par une formation qui incluait entre autre deux membres de l’excellent groupe FUUDGE, David Bujold et Pierre-Alexandre Poirier-Guay (aka Poulet Neige).

Vendredi 2 septembre 2016 : Journée 1

Repartis le lendemain à 6am, nous sommes enfin arrivés à Rouyn vers 14h30, légèrement raqués après avoir été assis près de 7 heures. L’accueil des membres de l’équipe du FME a été phénoménal pour la novice journaliste que je suis. Ils m’offrent d’aller au bar pour boire un gin tonic pendant qu’ils impriment ma cocarde…suis-je au paradis?

J’ai assisté à mon premier concert vers 17h à la Salle Évolu-Son où Foreign Diplomats jouait. Ce quintet de Montréal risque de faire des vagues prochainement. Le show était solide avec des membres en plein possession de leur art. Big-up au claviériste/trompettiste qui était particulièrement en feu.Une musique qui rappelle Two Door Cinema Club, Artic Monkeys et parfois Radiohead pour le vocal.

Après souper et une petite pause, ce fût au tour d’Avec Pas d’casques de m’en mettre plein les oreilles où ils ont joué l’entièreté de leur dernier opus. Effets Spéciaux. Sublime, doux et inspirant, le groupe dirigé par Stéphane Lafleur a facilement conquis la foule compacte de l’église qui abrite l’Agora des Arts.  Nous avons eu droit à des textes aux images exquises et à une instrumentation toute en finesse parfaite pour commencer mon festival. D’ailleurs, j’ai un gros aveu à vous faire. Je n’étais pas une fan finie du groupe, contrairement à la majorité des spectateurs présents mais après une telle performance, ils peuvent désormais me compter parmi eux.

La soirée s’est poursuivie avec Yonathan Gat qui jouait au Sous-Sol du Théâtre du Vieux-Noranda. Encore une fois, le trio a fait preuve de brio avec leur gymnastique musicale bien exécutée. Formée du virtuose Yonathan Gat (New York), Sergio Sayeg (Brésil) et Gal Lazer (Israël), la formation a débuté en douceur avec  une reprise de Gymnopédie no.1 d’Érik Satie pour ensuite nous exploser les oreilles avec leur free jazz psychedelic rock.  Un pur délire!

Samedi 3 septembre 2016 : Journée 2

Après une première journée enivrante et enivrée, j’ai assisté au spectacle de Samito vers 13h. Le soleil était au rendez-vous, météorologiquement parlant mais aussi musicalement. Le chanteur mozambicain Samuel Carlos Matsinhe rayonnait de positivisme et de bonne énergie. Le groupe faisait danser la foule surtout composée de petites familles avec leur son électro pop groovy aux accents africains.

Par la suite, show-surprise de Keith Kouna chez Gibb. Par un après-midi aussi chaud, la terrasse ombragée était appréciée. Le set-up et le charme tout en simplicité de Kouna était désarmant. La foule avait le « cheese » collé et plusieurs ont eu des frissons. N’étant vraisemblablement pas préparé, il a demandé à la foule de patienter pendant qu’il regardait sur son bandcamp afin de savoir quelle tune jouer. Charmant! « Oh, j’ai entendu du Alex Nevsky tout à l’heure, je devrais jouer une tune avec des la la la. » Par la suite, il réalisait en même temps que la foule qu’il y avait des « la la la » dans plusieurs de ces chansons ce qui faisait briller ses yeux de surprise à chaque fois. Une quarantaine de minutes de poésie, accompagnée en background des stridulations des grillons. Pure magie!

Vers 20h, je me suis rendue à l’Agora des Arts pour attraper en vol le ténébreux Bernhari qui a donné une semi-croquante à mon ami Seb CheveuxDoux. Excité comme un adolescent, le photographe s’exclamait : « Il est tellement mon boy crush ce mec. » Personnellement, j’avais tellement l’impression d’entendre Jimmy Hunt que j’avais davantage le cœur brisé que le ventre rempli de papillons. L’instrumentation est belle et la voix est douce. L’exercice est réussi mais trop semblable à ce qui m’a conquise en 2013 sur Maladie d’Amour.

Le groupe belge Dan San a poursuivi le spectacle avec leur indie-folk bien maîtrisé. Votre humble journaliste doit vous avouer qu’elle souffrait de manque de sommeil et s’est donc laissé bercer par la voix du chanteur Thomas Medard en somnolant. Je me reprendrai bientôt en allant voir le groupe en spectacle le le 7 septembre prochain au Sous-Sol de Cercle.

C’est après cet agréable exercice que j’en ai profité pour aller faire une power nap, véritable cadeau des Dieux. Par la suite, j’ai ressuscité pour aller voir Uubbuurruu qui a su me faire revivre en délivrant leur stoner rock psychédélique avec toute l’habilité qu’on leur connait. Étonnamment en forme (les gars avaient aussi joué la veille!) et doté de sa cape, Joey Napoléon a chanté devant tous les mélomanes comme s’il animait une célébration satanique. C’était dark, rock et captivant.

Dimanche 4 septembre : Journée 3

Un peu moins « lendemain » que les autres jours, la journée 3 a débuté avec un gros déjeuner et une marche le long du lac. Après s’être couchés dans le parc pour composer un rap, nous sommes allés voir  le spectacle de 2GPU qui combinait le travail de David Paquin, professeur de l’UQAT en Création et Nouveaux Médias et le groupe montréalais Dear Criminals. On nous donne des lunettes 3D à l’entrée et  mon nouvel ami Riff m’offre un muffin au pot en disant : « C’est le band qui veut ça! » Sachant que l’expérience risque d’être surréelle, j’ai immédiatement gobé ledit muffin pour me rendre compte que j’avais oublié mon iPhone dans le parc. Heureusement, il était encore là dans l’herbe tout chaud. J’ai eu encore plus chaud! Une heure plus tard, après une trentaine de minutes de musique sans projection (un peu longues), le délire débute (enfin!). Une session de réalité sonore augmentée par des projections 3D hallucinantes défilant sous nos yeux, traversant les musiciens de toutes parts. Magnifique expérience de projections de neige, de sphères arc-en-ciels et de cubes, quadruplées par l’effet du dessert bien dosé. La chanteuse Fannie Holder (Random Recipe) était vraisemblablement au courant que plusieurs en avait consommé puisqu’elle s’est exclamé : « J’espère que ceux qui ont pris les muffins trippent! »  Nous « trippions », fort, très fort, même l’ami qui en avait trop mangé et/ou bu trop de Four Loko et avait « passé out » sur le plancher derrière nous.

Ça s’est poursuivi dans le psychédélisme avec une performance de Bernardino Femminielli qui a lui seul équivaut à 6 muffins au weed. Entouré de drapeaux américains, des ballons gonflés formant un 666 et filmé par sa femme avec un VHS camcorder, Femminielli a su provoquer une panoplie d’émotions dans la foule où plusieurs baby-boomers  venaient  découvrir  de la nouvelle musique. Situation loufoque pour nous et les hipsters venus se faire donner des coups de dildo aux visages, les plus choqués quittèrent d’ailleurs rapidement le Trèfle Noir pour envahir les rues de Rouyn laissant place aux curieux et fans du genre. J’aurais bien aimé entendre davantage ses propos scandaleux mais malgré le volume vocal très bas, l’exercice était quand même réussi. Le crooner-pimp susurrait de sa voix grave des insanités à nos oreilles accompagnée de beats électro-disco effervescents, pré-enregistrés sur son ordinateur. Surprenant et véritablement « fucked-up ».

Première déception du festival, Laura Sauvage et The Barr Brothers, sold-out! Aucun moyen d’y entrer. Nous allons donc boire au Cabaret de la Dernière Chance en vue de finir le festival avec Plants and Animals. Au coup de minuit, le groupe s’installa devant un bar bondé de bon-vivants.  À noter la présence de Mishka Stein  (Patrick Watson) à la basse qui a bonifié l’ensemble avec son musicianship hors-pair. Ils ont joué un heure de hits provenant de Parc Avenue, La la la land et Waltzed in from the Rumbling, leur dernier album sorti en avril dernier.  Les gars, comme tous les autres bands que j’ai vu pendant le weekend, étaient heureux d’être là.  Ils viendront d’ailleurs nous visiter le 11 novembre prochain, au Cercle. S’en suit une nuit de folies  impossible à écrire ici-même sans en compromettre plusieurs et choquer quelques oreilles chastes mais disons-le, si vous vivez le FME un jour, profitez-en. C’est l’endroit parfait pour découvrir des bands, re-découvrir ceux que nous connaissions déjà et aussi pour tomber dans l’excès et jouir des plaisirs de la vie en général! Bravo à toute l’équipe du FME 2016, ce fût une réussite sur toute la ligne!


 
 

Émiss
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