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Entrevues

LES MANIFESTATIONS CONTRE LE G7 ÉTANT TERMINÉES, L’HEURE EST AUX BILANS.

Trois jours de manifestations anti-G7 ont animé la Ville de Québec du 7 au 9 juin. Au moins deux missions indépendantes étaient sur le terrain pour observer le travail des policiers: celle d'Amnistie Internationale et de la Ligue des droits et libertés (les dossards jaune foncé à vélo, à droite dans la photo), et celle de l'OSCE (Organization for Security and Co-operation in Europe) (les dossards jaune fluo à gauche sur la photo ci-contre). Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, avait également annoncé la mise en place d’un groupe d’observateurs indépendants ayant pour mandat « d'examiner le déploiement des différentes mesures de sécurité par les forces de l’ordre et le traitement réservé aux personnes mises en état d’arrestation, en considérant également le contexte global auquel sont confrontés les divers intervenants ».

Le maire de Québec, Régis Labeaume a qualifié le travail des policiers d’exemplaire. Le chef du Service de police de la Ville de Québec, Robert Pigeon, s'est félicite pour cette opération réussie. Un bilan sommet toute positif. 


BILAN CRITIQUÉ

Toutefois, de nombreux organismes ont dénoncé l'attitude des forces de police lors du sommet du G7, parlant d'intimidation, de comportement inadéquat, d'arrestation dans des conditions critiquables, remettant en cause le droit de manifester.

La Coalition pour le droit de manifester à Québec a vertement critiqué le travail des policiers. Intimidation, provocation, et répression, la Coalition estime que le droit de manifester n’a pas été respecté à Québec lors du Sommet du G7.

« Appeler cette démonstration de force démesurée une réussite illustre parfaitement l’idée que se fait la police de nos droits et libertés. Ce qu’on voyait dans les rues de Québec pendant le G7 était digne d’une dictature. Le droit de manifester n’a pas été respecté, il a été intimidé, injurié, menacé, pourchassé par des dizaines de policiers antiémeutes », a dénoncé le porte-parole.

La Mission d'observation civile a déploré le climat de peur qui entourait le G7 et les manifestations. 

« Plutôt que d’encourager une participation citoyenne qui soulève des préoccupations sur des enjeux mondiaux qui nous concernent tous, le G7 s’est déroulé dans un climat de peur » - Alex Neve, secrétaire-général d’Amnesty international Canada.


PROVOCATION

Pour la Coalition pour le droit de manifester à Québec, les policiers ont provoqué les manifestant-e-s.

« On aurait dit qu’ils voulaient que ça dégénère, on ne voit pas d’autre explication. Les manifestant-e-s qu’on traite sans hésiter de casseurs ont fait preuve d’une incroyable retenue devant une telle agressivité des forces de l’ordre », s’est indigné Vania Wright-Larin, porte-parole de la Coalition.

La Coalition interpelle l’ensemble des élu-e-s de tous les partis afin que des mesures soient mises en place de toute urgence pour rétablir le droit de manifester pacifiquement. Elle demande que les règlements encadrant le droit de manifester tel que le RVQ 1091 soient abrogés immédiatement et qu’une commission publique d’enquête soit chargée d’évaluer la dégradation du droit de manifester au Canada.


ARRESTATIONS

Quant aux arrestations, le comité légal du Réseau de résistance anti-G7 a dénoncé certaines pratiques fortement discutables, selon lui, utilisées par le système judiciaire afin de faire taire la contestation.

La Coalition pour le droit de manifester à Québec dénonce également les arrestations et les détentions injustifiées de 13 militant-e-s. La Coalition estime que ces arrestations ont été faites pour des raisons politiques, ce qui est inacceptable selon elle. 

Le comité légal du Réseau de résistance anti-G7 a tenu « à dénoncer le refus systématique des procureurEs de remettre en liberté les personnes arrêtées lors de leur comparution. L’utilisation d’enquêtes sur remise en liberté et l’imposition de cautions lors de la comparution du 11 juin semblent démesurées, étant donné la légèreté de la majorité des infractions alléguées et le fait que le sommet du G7 était terminé ». Les refus de remise en liberté, les cautions, la durée de l’emprisonnement et le non-respect des procédures judiciaires sont autant de reproches adressés aux service de police et judiciaire. Bien que seuls deux manifestants demeurent emprisonnés -pour possession d'explosif et de stupéfiants- plusieurs des personnes arrêtées doivent respecter certaines conditions pour garder leur liberté, comme de ne pas se trouver dans le quadrilatère où avaient lieu les manifestations.

Interpellé au sujet des critiques le maire Labeaume persiste et signe:

« Un G7 où on arrête que 13 personnes, c'est assez phénoménal. Ils n'ont pas connu ça depuis 20 ou 30 ans probablement. Alors, juste là, ça donne un peu l'ampleur de l'excellent travail des forces policières. »

Le bilan préliminaire de la mission d’observation civile d’Amnistie internationale et la Ligue des droits et libertés indique que : « Si les organisations notent l’absence de scénarios désastreux, un imposant déploiement des forces policières, autant avant que pendant le G7, et autant à La Malbaie qu’à Québec, aura contribué à créer un véritable climat de peur pour quiconque souhaitait s’exprimer librement et pacifiquement dans le cadre du Sommet ».

Dans cette entrevue, notre journaliste, Caroline Roy-Blais discute avec la coordonnatrice de la Ligue des droits et libertés, Nicole Filion, sur ce qu’il en est du droit de manifester au Québec.

 
 

Émiss
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