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Entrevues

Les jeux olympiques de Tokyo sont terminés mais un scandale continu de faire couler beaucoup d’encre. La journaliste indépendante Johann Fleuri basée depuis six ans au Japon nous parle du scandale des photos d’athlètes féminines non consenties qui alimentent depuis des décennies des sites érotiques nippons. Le scandale est d’ampleur dans un pays les contradictions autour de la sexualité sont nombreuses. Gabrielle Morissette a reçu la journaliste dans le cadre de la matinale de CKIA.


CKIA : Vous avez été bien occupé pendant ces jeux olympiques de Tokyo!


Oui. On a ce sentiment ici que ce sont des jeux olympiques historiques qui ont été tellement bousculés par la pandémie, ses reports et il y a eu ce mouvement très populaire qui est toujours actuel de non-popularité des jeux parce que les gens ont toujours peur. On a des cas de Covid-19 qui ont augmenté dernièrement. Y a t’il un lien avec les jeux? Les gens font le raccourcis. Ce sont des jeux qui sont un peu spéciaux dans le sens aussi où on a pas eu cette part de célébration de notre ville. Où on a pas l’impression d’avoir les jeux à Tokyo finalement. On voit les jeux à la télévision comme à Québec, comme à Paris. On a pas d’effervescence, on a pas d’ambiance et de fête et il y a une grosse partie de déception pour les tokyoïtes qui se faisaient une joie de fêter le sport et les jeux et de montrer au monde leur ville dont ils sont très fiers.


CKIA : L’un de vos articles parlent des athlètes féminines sur des photos non consenties. Un problème dont on a pas trop entendu parler au Québec.


Je pense que c’est un problème très japonais. Ça a vraiment pris de l’ampleur à la fin de l’année dernière quand des sprinteuses, notamment, ont élevé la voix sur des photos d’elles qui étaient diffusées dans les médias, sur les sites internet ou les réseaux sociaux et qui dévoilaient leur intimité, leur poitrine, leur fesses, leur entrejambe. Des photos sur lesquelles elles n’ont pas de pouvoir. En fait elles ont élevé leurs voix sur cette question là et c’est un sujet qui a été pris par le Comité olympiques japonais et les fédérations sportives très au sérieux alors que les jeux olympiques arrivaient. Ils ont essayé de trouver des solutions et que les athlètes ne soient plus confrontées à ce problème mais en fouillant on s’est rendu compte que ce n’était pas uniquement les sprinteuses mais aussi les gymnastes, les volleyeuses, c’était plusieurs disciplines sportives qui étaient touchées par ce fléau. Des mesures sont mises en place pour lutter contre cela depuis le printemps, et on voit apparaître des sites internet qui ont brassé des millions de yen sur des années de diffusion de photos d’athlètes qui ont été prise directement dans les compétitions et avec des cadrages non appropriés.


CKIA : Le Japon accuse pour le moins un retard dans la réglementation.


Il n’y avait jusqu’à maintenant pas de punition. C’était quelque chose qui était fait à une échelle importante mais dont on ne voit que la partie immergée de l’iceberg et on va voir des affaires qui vont continuer à sortir sur ce sujet. C’est assez surprenant qu’il n’y ait pas eu de mesures prisent plus tôt mais on se rend compte que c’est quelque chose qui allait au-delà des compétitions d’athlètes professionnelles. Le professeur, Osamu Takamine de l’Université de Meiji à Tokyo que j’ai rencontré et qui se spécialise dans les questions de genres dans le milieu sportif, avait des inquiétudes concernant les compétitions dans les universités, dans les écoles où les jeunes filles pouvaient être prises en photo. Photos diffusées sur les sites internet en question.


CKIA : Il aura fallu les jeux olympiques pour médiatiser ces pratiques, très anciennes.


Mes recherches m’ont amené vers des sprinteuses des années 30, les soeurs Terao qui ont été photographié sans leur consentement et dont les photos ont été commercialisé à l’échelle du pays. Il y a une volonté d’érotiser ces contenus et ces athlètes ont été les protagonistes d’un roman érotique sans leur consentement. En fait la pression a été tellement forte que leurs parents les ont suppliés d’arrêter le sport. Il y avait trop de pression autour de leur apparence et de leur féminité. C’était il y a 90 ans.


Écoutez l’intégralité de cette entrevue dans l’émission du 6 août 2021 ici : https://ckiafm.org/emission/lete-ckiaen et lisez les articles de la journaliste Johann Fleuri dans La Gazette des femmes ici : https://gazettedesfemmes.ca/21393/au-japon-les-athletes-feminines-en-guerre-contre-les-photos-non-consenties/


 
 

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