CKIArt
Photo : Nicola-Frank Vachon
Par Christel Mafalanka
Hope Town, Gaspésie, été. Dans un Subway
comme tant d’autres, une rencontre singulière. Isabelle fait face à Olivier, son
frère porté disparu depuis 5 ans. Celui qui a mis la vie de la famille en
suspens.
Hope Town est la première pièce créée à La Bordée dans
le cadre de ses résidences d’auteur(e)s. La jeune dramaturge Pascale
Renaud-Hébert, qui n’en est plus à son coup d’essai, nous offre une sorte de tragi-comédie
familiale habilement mise en scène par Marie-Hélène Gendreau.
Le premier mot qui me vient à l’esprit, s’agissant
de cette pièce, c’est ENFIN ! Enfin, une auteure qui s’empare du sujet de
la famille, de manière originale, pour poser les questions que personne n’ose
vraiment poser.
Car l’on est bien souvent tenté de croire
que l’amour filial est chose naturelle. Face à cette quasi-injonction sociale, Hope
Town questionne et dit l’indicible :
« De
quoi, t’as pas de lien ?
J’suis ta sœur, oui, on a un lien. »
A-t-on le droit de ne pas aimer sa
famille ? Que se passe-t-il quand on ne rentre pas dans le moule
familial ? Peut-on s’affranchir de sa famille ou doit-on faire des compromis
au risque de s’oublier ? Faut-il, enfin, dire la vérité ?
Repas, alcool, malaise, catharsis contrariée,
on retrouve tous les éléments du microcosme familial dans Hope Town. Les
personnages sont à bout de souffle : le frère en fuite, les parents qui
attendent, et surtout la sœur aînée qui, comme tant d’aîné(e)s, semble porter à
elle seule, la famille, le poids des secrets et la pièce.
La légèreté et la tendresse sont là aussi. On blague, on rit et entre deux
coups de gueule, on tente de comprendre l’autre, de dialoguer et de recréer du
lien.
Hope Town est à l’affiche jusqu’au 23 novembre
2019 au théâtre La Bordée. Pour rendre la chose encore plus intéressante, vous
pourriez y aller en famille. Ne manquez pas non plus Famille, l’installation
artistique de Wartin Pantois inspirée par la pièce.