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Actualité

Entrevues

Alors que les étudiant.e.s sont en grande précarité, nous nous sommes interrogés sur le destin d’une génération baptisée «génération Covid».La jeunesse sera t-elle durablement impactée par la pandémie et ses effets sur le fonctionnement de la société? L’animateur-producteur Dominik Chevalier, 19 ans, répond à nos questions.



CKIA : Dans une période marquée par l'incertitude qu'est-ce qu'avoir 19, 20 ans? 


Aujourd'hui, avoir 19 ans, c'est devoir constamment agir et travailler en pensant à « l'après-Covid ». Quand on fait une demande d'admission à l'université, qu'on rencontre virtuellement notre amour, qu'on étudie, qu'on discute avec nos amis, on se dit qu’une bonne partie de ce qu'on fait aujourd'hui servira après la pandémie. Je dois tout de même avouer que je suis chanceux d'avoir une famille incroyable et de ne pas ressentir tant d'incertitude dans ma vie; je profite plutôt de la pandémie pour me peaufiner en tant que personne et me donner un élan pour la suite!

 

CKIA : Vous retrouvez-vous dans la classification «génération Covid»?


Je m'y retrouve, car la Covid a changé la façon dont je me développe en tant que personne au quotidien. Du moins, elle a affecté la façon dont je travaille sur ma valeur afin de l'exposer sur le marché du travail, par exemple. En effet, le Cégep en ligne a changé la façon dont je m'instruis. Parallèlement, la distanciation physique changera profondément la façon dont j'aurai des rapprochements dans le futur. De cette façon, parce que contrairement aux moins jeunes que moi qui semblent vivre la pandémie comme étant une « pause » plutôt qu'un changement, je me retrouve dans cette génération qui en sortira profondément changée, la « génération Covid ».

 

CKIA : Quelle projection faites-vous de votre avenir?


C'est une question assez large, car l'avenir sous-entends la vie en général alors que la réponse conventionnelle serait de vous parler de ma carrière future, et ce, même si ma carrière dépend de trop de variables. Alors, innovons! La pandémie nous aura appris la résilience et, si nous avons appris notre leçon, nous saurons cesser de réfléchir à nos projets de société de façon nombriliste en négligeant les générations futures comme la génération actuellement au pouvoir le fait; autrement, notre société aura la tête moins dure. Plus tard, je me vois donc me serrer les coudes aux côtés de ma génération, une génération plus que jamais solidaire qui devra réparer pour nos enfants plutôt que de réparer pour notre génération vu qu'il sera trop tard.

 

CKIA : La radio est votre passion, quelle importance a-t-elle prise ces derniers mois chez vous?


La radio est pour moi non seulement une passion, mais aussi un échappatoire. Et, plus que jamais, c'est le rôle qu'elle a joué dans ma vie ces derniers mois. Alors qu'on peine plus que jamais à dialoguer collectivement, la radio nous permet de nous écouter, de nous comprendre, de brasser des idées et en plus,  pour moi, de communiquer alors que c'est difficile dans un contexte de confinement. Par ailleurs, mon cerveau étant à la fois très créatif mais aussi très cartésien et mathématique, la radio me permet de faire preuve de cette créativité à laquelle me études collégiales en sciences naturelles font moins appel au profit de mon côté cartésien.


 

CKIA : La parole philosophique est absente du paysage radiophonique excepté dans votre émission. Que cherchez-vous à partager avec Eclipse?


Ce que je tente de faire avec mon bon ami Mathieu Giguère chaque semaine c'est de montrer que la philosophie est bien plus accessible qu'on le pense. À Éclipse, on prend plus souvent qu'autrement un sujet ultra-simple pour le questionner au plus complexe et montrer que la philo ne doit pas être une discipline plate. Avec Éclipse, Mathieu et moi cherchons à partager aux auditeur.rice.s le goût de la curiosité dans ce qu'on appelle « une séance hebdomadaire de procrastination ». La philosophie est ainsi une porte d'entrée vers le dialogue collectif dont nous avons plus que jamais besoin alors qu'elle nous oblige à se positionner dans une position « originale » en considérant uniquement des prémices qui ne relèvent points de nos intérêts individuels. 


CKIA : Vous êtes le joker de David Lemelin à la barre du magazine Dans ma rue; quel regard portez-vous sur la gouvernance de proximité?


Dans l'optique où, comme je l'ai mentionné plus tôt, il importe de réfléchir de façon moins égocentrique sur nos enjeux de société, la gouvernance de proximité devient ainsi essentielle. On a beau vouloir réfléchir de façon collective sur nos sociétés, mais certains enjeux demeurent toutefois inévitablement locaux et on ne peut les gérer au provincial ou au fédéral. La gouvernance de proximité devient donc importante dans ces contextes, car elle permet d'appliquer localement une approche plus globale à des enjeux qu'on pourrait autrement être tenté.e.s de gérer individuellement et de manière nombriliste.


Dominik Chevalier co-présente l'émission Éclipse avec Mathieu Giguère les lundis de 11h00 à 12h00 sur CKIA FM 88.3 - CKIAFM.ORG - APPLI CKIA et ses plateformes numériques
 
 

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