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Affaires publiques


La gazette des femmes nous présente un dossier intitulé, accès aux produits menstruels: les règles d'or. Les articles qui le composent y abordent entre autres  l'accessibilité des protections hygiéniques ,  mais aussi  leur empreinte écologique.  La journaliste Sabrina Myre  a rédigé deux des articles de ce dossier . Elle était de passage à l'émission Québec,réveille pour nous en parler 


Marjorie Champagne : Précarité menstruelle, moi qui suis informée sur les sujets féministes, je n'avais jamais entendu ce terme-la. On comprend que ça parle d'accès au produits menstruels, qui est à risque de subir la précarité menstruelle?


Sabrina Myre : Surprenamment c'est 10% des personnes qui ont des menstruations, donc des femmes , des personnes trans, des personnes non-binaires, donc une personne sur 10 au Québec, ça c'est énorme!

Ce que ca veut dire la précarité menstruelle, en fait, c'est quand on éprouve des difficultés à se procurer des produits menstruels en raison d'une situation de précarité financière. En gros, c'est quand on n'a pas assez d'argent pour s'acheter, par exemple, des tampons, ou quand on doit faire un choix a l'épicerie entre s'acheter de la nourriture ou des serviettes menstruelles jetables. Ce sont des choix qui sont déchirants. Ca touche les femmes en situation d'itinérance, c'est les premières auxquelles on pense, mais ça peut aussi toucher des mères monoparentales, des étudiantes, donc ça touche quand même plusieurs femmes, et le chiffre, là, le 10% dont je vous parle, c'est un chiffre qui est quand même assez conservateur parce qu'il y  d'autres études, notamment qui ont été faites par des compagnies qui vendent des produits menstruels ou par des organisations militantes, et ce qu'on dit c'est qu'au moins une femme sur quatre va devoir se priver au moins une fois dans sa vie pour acheter des produits menstruels. Alors quand on travaille , quand on a un toit au-dessus de nos têtes, l'accès aux produits menstruels c'est vraiment quelque chose qu'on prend pour acquis


MC-  Puis là, viennent les solutions de rechange, parce que quand on n'a pas de protection qu'on peut acheter a l'épicerie on utilise d'autres solutions. Est-ce qu'on peut avoir des exemples ?  Quels sont les dangers, les impacts auxquels s'exposent les personnes qui utilisent ces solutions-la?

SM : C'est vraiment des moyens du bord. Chez les personnes itinérantes on parle par exemple de piles d'essuie-tout au fond de sa culotte, un vieux bas, des morceaux de tissus, des bouts d'écorce même ou encore un tampon fait maison.  Alors là,  les risques pour la santé sont vraiment évidents, les femmes peuvent se blesser, peuvent avoir des infections, ça peut même aller jusqu'à affecter le système reproducteur. Il y a d'autres femmes qui vont s'acheter des produits menstruels et qui vont, par exemple, garder un tampon plus longtemps que ce qui est recommandé ,pour l'économiser. Alors là y'a un risque du syndrome du choc toxique, qui peut être mortel, on le sait. Mais il y a aussi beaucoup de femmes là-dedans qui vont choisir de se priver, comme je vous le disais, pour s'acheter des produits menstruels jetables. J'ai rencontré Valérie, pour mon article, qui est une femme en situation d'itinérance, qui s'est retrouvée sans toit, du jour au lendemain.  Et elle , elle me racontait qu'elle coupe carrément dans l'épicerie pour s'acheter des serviettes jetables. Alors comme plusieurs, c'est une femme qui vit des difficultés , entre autres financières, une femme qui est forte, qui est fière, et surtout qui me parlait beaucoup de dignité. Pour elle, c'est une question de dignité. Alors oui, elle me confiait qu'elle mettait des essuie-tout sur sa serviette jetable pour qu'elle dure plus longtemps, mais elle ne va jamais se priver de produits menstruels jetables, quitte à moins manger cette semaine-là. Parce que pour elle, il ne serait pas question d'avoir une fuite, qu'on voit une tache de sang sur son pantalon, c'est vraiment une question de dignité qui revient en boucle.
(...) On parle des impacts sur la santé physique mais il y a ceux sur la santé psychologique . Essayez de vous trouver un logement quand vous avez même pas une serviette dans le fond de votre culotte et que vous avez vos menstruation, aller a un entretien d'embauche, par exemple, ça a vraiment un impact psychologique et sur la participation sociale de ces personnes-la. !
Écoutez l'intégrale de l'entrevue  avec Sabrina Myre : https://www.facebook.com/quebecreveille/videos/511007723569755
Consultez le dossier complet : Accès aux produits menstruels : les règles d'or

 
 

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