Aller à la navigation.

Actualité

Entrevues

La cinéaste et activiste canadienne, Laurie Tatibouët a produit et réalisé le balado « Colombie, appel à la communauté internationale » en réponse aux violentes répressions policières ordonnées par un président colombien de plus en plus isolé. Plus de 20 jours après le début des manifestations sociales, la situation reste chaotique. Rencontre avec une artiste engagée.

 

CKIA : Votre balado « Colombie, appel à la communauté internationale » a tout dernièrement  été diffusé sur la radio généraliste et progressiste, pourquoi le conflit qui oppose les colombien.ne.s et leur président Yvan Duque vous a-t-il interpellé?

 

J’ai habité et étudié en Colombie toute l’année 2017, alors que les accords de paix avaient été mis en place depuis peu. J’ai pu faire des liens d’amitié très précieux en Colombie et je continue à être en contact avec ces personnes. Je suis très inquiète de la situation en ce moment. La police anti-émeute tue des gens chaque jour. Depuis plusieurs années, les meurtres de leaders sociaux de gauche ont grimpé en flèche. Cela fait trop longtemps que la Colombie est seule dans ce conflit. Le conflit armé dure depuis des décennies. Les violences que l’on y voit en ce moment dans le cadre de la grève nationale ne sont que la pointe de l’iceberg de tous les assassinats et enlèvements, tortures arbitraires qui ont été perpétré.e.s par l’État en Colombie depuis les années 1950.

 

CKIA : La réponse canadienne vous a-t-elle déçue ?

 

La réponse canadienne se fait toujours attendre, elle est pour le moment inexistante, de la part de Justin Trudeau, du moins, nous travaillons en équipe avec différents collectifs afin de mettre de la pression sur le gouvernement du Canada afin qu’il réagisse au plus vite et exige un cessez-le-feu en Colombie.

 

CKIA : La démocratie est mal en point en Amérique-du-Sud, l'extrême droite est au pouvoir dans plusieurs états à travers le monde, les droits humains sont quotidiennement floués, le racisme s'est infiltré pendant 4 ans jusque dans les murs de la Maison Blanche et les conflits sanglants sont sans fin; quel regard portez-vous sur notre époque?

 

J’ai l’impression qu’à notre époque, il faut avoir les reins solides pour pouvoir suivre tout ce qui se passe. Je suis plutôt cynique, mais je crois que l’action collective et individuelle peuvent définitivement faire une différence dans notre monde. Le racisme existe depuis beaucoup plus que 4 ans au sein de la Maison Blanche, malheureusement, c’est aussi un problème canadien. 


CKIA : Qu'est-ce qu'être activiste à l'ère des réseaux-sociaux ?


Vouloir s'organiser à l'ère des réseaux sociaux, c'est savoir se protéger et avoir des réseaux de solidarité qui vont au-delà du virtuel, c'est trouver du soutien là où les réseaux sociaux ne peuvent en donner, c'est toujours construire plus de ponts entre les gens. J'ai l'impression que les réseaux sociaux permettent beaucoup de choses, mais en empêchent aussi d'autres, il faut savoir trouver un équilibre là-dedans, même si dans les moments de grandes crises, c'est difficile. 

 

CKIA : Prendre la parole et la donner, est-ce plus risqué?


Cela dépend toujours de la situation et de qui prend la parole. Je ne crois pas qu'en tant que franco-canadienne blanche ayant étudié à l'université je suis à risque de quoi que ce soit.  Je ne suis absolument pas à risque. Je crois que tout le monde devrait prendre la parole pour dénoncer les injustices systémiques et les violences faites aux différents peuples de ce monde, particulièrement les personnes qui ont le privilège de le faire sans risquer leur vie. 


« Colombie, appel à la communauté internationale », un balado produit et réalisé par Laurie Tatibouët à ré-écouter ici : https://soundcloud.com/laurie-tatibouet/la-situation-en-colombie-du-28-avril-au-10-mai-2021-un-appel-a-la-communaute-internationale


 
 

Émiss
ions

Revenir au début.